Accueillir la faune dans les jardins

Vers de terre, insectes, oiseaux, crapauds, lézards, hérissons, chauve-souris… les jardins abritent de nombreuses espèces qui vivent en relation les unes avec les autres et participent à l’équilibre de la nature.

 

Mésange charbonnière. Crédit : Pascal Avignon / OFB

Pour préserver cet équilibre, il est important d’attirer ces petits animaux et insectes plutôt que d’essayer de s’en débarrasser.

Les coccinelles, par exemple, mangent les pucerons, les oiseaux consomment les chenilles au printemps pour leurs nichées. Les abeilles sauvages, les guêpes, les coléoptères, les papillons et les mouches pollinisent vos plantes. Les escargots et limaces aèrent et hydratent le sol.

En plus de faire bénéficier votre jardin d’une faune utile, vous offrez à la biodiversité des zones de vie.

 

Comment accueillir cette faune dans le jardin : les bons gestes

  • Privilégiez les abris naturels : tas de bois pour les hérissons, arbres morts pour les insectes, amas de pierre pour les lézards, mares pour les libellules, haies pour les oiseaux...
  • Plantez des végétaux de différentes espèces, de préférence d’origine locale et dont la floraison sera espacée dans le temps.
  • Alternez pelouses, mini-prairies, espaces arborés. Ces différentes strates végétales vont assurer au niveau du sol un microclimat et une humidité favorables à de nombreuses espèces.
  • Évitez de tondre trop souvent et trop à ras les pelouses.
  • Laissez les feuilles au sol en guise de paillage
Jardin fleuri. Crédit : Julie Gourvès / OFB

Les animaux qui fréquentent votre jardin, en plus de chercher un abri, ont besoin de pouvoir y circuler facilement et de pouvoir rentrer et sortir du jardin. Vous pouvez disséminer les abris naturels en les reliant par des zones d’herbes ou de haies et évitez l’éclairage nocturne. Au niveau des clôtures, il est préférable de laisser une certaine perméabilité : privilégiez les haies aux murs et grillages ou à minima laissez des petites ouvertures adaptées au hérissons.

Les nichoirs à oiseaux

Mésange bleue (Cyanistes caeruleus). Crédit : Benjamin Guichard / Office français de la biodiversité

Les jardineries proposent de nombreux modèles de nichoirs.

Des nichoirs en ciment de bois, avec une durée de vie bien supérieure sont disponibles dans le commerce ou sur internet. Il est conseillé d’utiliser ce type de nichoir pour les zones très exposées aux intempéries ou difficiles d’accès pour l’entretien.

Si le modèle du nichoir est important, sa bonne installation est primordiale :

  • Le nichoir ne doit jamais être en plein soleil ou à l’ombre complète
  • Le trou d’envol doit être à l’opposé des vents dominants et le nichoir légèrement penché vers l’avant pour protéger les oiseaux des intempéries. Une orientation Est ou Sud-Est du trou d'envol est conseillée.
  • Le nichoir doit être installé dans un endroit calme, sur un mur ou un arbre. Évitez de le fixer sur un arbre recouvert de mousse et sur les hêtres, leur tronc étant humide, ni aux branches d’un peuplier ou d’un bouleau car elles sont fragiles et cassantes.

 

Attention aux prédateurs

Évitez de disposer le nichoir au faîte d’un mur ou à proximité de branches horizontales, facilement accessibles aux chats et autres prédateurs. Il est également possible de supprimer le perchoir éventuellement incorporé au nichoir qui leur facilite l’accès.

Une plaque métallique autour du trou d’envol empêchera les pics, lérots et écureuils de l’agrandir pour détruire la nichée.

Contre les grimpeurs, vous pouvez fixer autour du tronc une chaîne-herse Stop-minou ou bien des branches épineuses dirigées vers le bas, voire une plaque métallique. Assurez-vous au préalable que ces protections ne soient pas dangereuses pour les enfants.

Les nichoirs peuvent être mis en place dès l’automne, ce qui permet aux oiseaux de les utiliser comme gîtes durant l’hiver. Mais en mars, et même en avril, il n’est pas trop tard pour en installer.

Chat domestique (Felis catus) sur un nichoir à oiseaux. Crédit : Martin Grimm / BIA / Minden Pictures / Biosphoto
Dispositif anti-chat posé près d'un nichoir dans un jardin. Crédit : P. & M. Guinchard / Biosphoto

Des gîtes pour les chauves-souris

La chauve-souris est un allié de plus dans la lutte écologique contre la chenille processionnaire du pin, mais également prédatrice de pyrale du buis et de moustiques.

Installer un gîte à chauve-souris favorise leur présence.

 

Et pour les pollinisateurs ?

Les bons gestes à privilégier sont ceux cités ci-dessus en haut de page : des abris naturels, des végétaux variés et de différentes hauteurs, des pelouses hautes et des paillages naturels.

Si vous investissez dans un hôtel à insectes, il est impératif d’avoir des trous de 8 mm ou moins, et, si vous le fabriquez vous-même, d’utiliser du bois non traité d’essence locale. Mais sachez que, s’ils favorisent quelques espèces communes, ils facilitent aussi le développement des prédateurs, de parasites et de maladies.

Aux hôtels, préférez donc les abris naturels ou éventuellement des chambres d’hôtes (petits hôtels) disséminés dans le jardin, dans des endroits calmes idéalement, avec des herbes hautes, une haie ou proche d’une prairie fleurie. Les animaux auront ainsi de quoi s’abriter et se nourrir.

 

Chauve-souris. Crédit : Philippe Massit / OFB
Bourdon des champs (Bombus pascuorum). Crédit : Benjamin Guichard / OFB