Limiter les éclairages extérieurs chez soi, pour préserver les espèces végétales et animales

L’éclairage artificiel nocturne chez les particuliers est très tendance et s’est considérablement déployé depuis quelques années. Si ces éclairages participent à créer une atmosphère conviviale dans les jardins à la nuit tombée, ils génèrent aussi une pollution lumineuse très néfaste pour les espèces animales et végétales.

La plupart des particuliers possèdent une terrasse, un balcon ou un jardin et peuvent agir directement dans la lutte contre la pollution lumineuse à travers leurs propres choix en matière d’éclairage ou de maintien de l’obscurité dans leur espace extérieur privatif.

Quels sont les impacts de la lumière artificielle nocturne sur les espèces ?

Éclairage d'un jardin. Crédit : FocusOnGarden / Sibylle Pietrek / Flora Press / Biosphoto

La pollution lumineuse remet en cause l’alternance jour/nuit qui rythme la vie depuis des milliards d’années sur Terre. Même des éclairages peu puissants engendrent des impacts sur la biodiversité. Les veilleuses solaires, par exemple, constituent des pièges pour certains insectes.

Selon les espèces, les éclairages entraînent des perturbations différentes : les animaux diurnes restent éveillés et sont attirés par les lumières, certains animaux nocturnes fuient les zones éclairées ou au contraire s’y agglomèrent et désertent leurs milieux de vie habituels. Cela engendre une mortalité excessive, notamment chez les oiseaux et les insectes et une réduction des zones d’habitats naturels pour beaucoup d’espèces (insectes, chauve-souris, amphibiens…).

    Conséquences :

    • Des déséquilibres dans les relations entre ces espèces (relation proie-prédateur ; perturbation dans la pollinisation)
    • Des dérèglements dans les cycles biologiques des animaux mais aussi des plantes (retard dans la chute des feuilles des arbres caduques, par exemple)
    • Forte perturbation de la vie animale et végétale, particulièrement dans les milieux aquatiques (mares, cours d’eau…)

     

    Comment diminuer la pollution lumineuse dans son jardin ?

    Ce que dit la règlementation

    En France, un arrêté ministériel du 27 décembre 2018 prescrit des mesures pour différentes catégories d’usages d’éclairage, qui doivent s’appliquer depuis le 1er janvier 2020 pour toutes les nouvelles installations.

    Les particuliers sont concernés dans certains cas, notamment pour les éclairages de sécurité et de confort (lampes murales devant la porte de maison ou de garage, éclairages des allées, d’une cour intérieure privative) :

    • Privilégier les couleurs ambrées jaunes/oranges : température de couleur maximale autorisée : 3000 k
    • Éclairer uniquement la surface utile :
      • Ne pas éclairer le ciel - part maximale de lumière renvoyée au-dessus de l’horizontale autorisée : 4%
      • Éclairer ce que l’on souhaite sans débordement excessif autour de la cible : 95% du flux lumineux doit être concentré dans un angle de 151° (c’est-à-dire un cône de 75.5°)
    • Éclairer faiblement :
      • Quantité maximale de lumière autorisée sur la surface que l’on cherche à éclairer : 35 lumen/m2 (en agglomération), 25 lumen /m2 (hors agglomération)

    Les lumières qui émettent plus de 50% au-dessus de l’horizontale, installées avant 2020 devront être changées avant 2025. Les lumières dont l’horizontalité peut être corrigée sans changer le matériel (ex : simple pas de visse à ajuster) doivent l’être sans délai.

    Par ailleurs, quel que soit l’usage des éclairages, les surfaces en eau doivent rester au maximum dans l’obscurité et ne doivent pas recevoir de lumière directe, car ces milieux sont très riches en biodiversité et très sensibles à la lumière artificielle nocturne.

    Les jardins privés collectifs, accessibles à plusieurs logements sont également concernés par la règlementation des éclairages de « mise en valeur », dont l’objectif est esthétique.

    Ces éclairages doivent être éteints au plus tard à 1h du matin. Et ne doivent pas dépasser 25 lumens/m2 en agglomération et 10 lumens/m2 hors agglomération.

    Les jardins privés individuels ne sont pas concernés par cette règlementation des éclairages de « mise en valeur », mais bien sûr tout particulier s’inscrivant dans une démarche de respect de la biodiversité peut l’appliquer.

    Afin de vivre en harmonie avec la nature, il est impératif d’adapter son éclairage extérieur à ses réels besoins et de ne pas sur-éclairer.

    Cette illustration présente le cas d’un pavillon individuel avec jardin, situé hors agglomération. Elle présente trois niveaux de gestion de l’éclairage, du plus néfaste au plus vertueux pour la biodiversité. Crédit : Aleksandra Delcourt – www.econception.fr

    Pour aller plus loin :