La surexploitation des ressources

Bois, énergies fossiles, métaux, faune, flore, eau, air, sols… les richesses de la Terre ne sont pas illimitées. L'exploitation de ces ressources de façon trop importante compromet gravement leur renouvellement et le fonctionnement des écosystèmes.

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Excavation minière sur une montagne. Crédit photo : Vlad Chetan / Pexels
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Pour satisfaire les besoins humains, les ressources de la planète sont utilisées quotidiennement. Même si ces ressources peuvent se renouveler, elles ne sont pas illimitées. Lorsque le prélèvement d'une ressource dépasse sa capacité à se reconstituer naturellement, on parle alors de surexploitation.

Selon le rapport 2019 de l’IPBES, la surexploitation des ressources est une des 5 causes majeures de l’érosion de la biodiversité. Chaque année, environ 60 milliards de tonnes de ressources renouvelables et non renouvelables sont extraites dans le monde chaque année.
Épuisement des ressources fossiles, destruction des habitats naturels, prélèvement excessif sur la faune et la flore, braconnage, agriculture intensive, surpêche, surexploitation du bois, consommation excessive d’eau et d’énergie… toutes ces pratiques participent au déclin de la biodiversité.

Le Jour du dépassement

Chaque année, l’espèce humaine consomme plus de ressources que la planète peut produire sur cette même période. La date à laquelle l’ensemble de ces ressources a été consommé est tristement surnommée « Jour du dépassement ».
Cette date arrive de plus en plus tôt : alors qu’il y a 20 ans cette journée tombait fin septembre, aujourd’hui le Jour du dépassement est atteint fin juillet. Par exemple, cela veut dire qu’au début du mois d’août, plus d'arbres ont été coupés ou plus de poissons ont été pêchés que ce que la planète ne peut en produire en un an.

Selon la WWF, si toute la population mondiale consommait comme les Français, le Jour du dépassement serait atteint début mai et il faudrait 2,9 Terres pour répondre aux besoins de l'humanité.

Les causes de la surexploitation des ressources

Deux facteurs principaux sont à l’origine de la surexploitation des ressources :

  • Les modes de production des ressources : Les principaux modes de production des ressources ne sont pas durables. En effet, d’après un rapport de l’Ifremer de 2018, moins de la moitié des stocks de poissons pêchés en France sont exploités de façon durable et parmi eux, 27 % des stocks sont surpêchés. Ces modes de productions non durables concernent également les exploitations agricoles ou forestières. A cela doit être ajouté le suremballage utilisé pour le conditionnement, la réduction de la durée de vie des produits de consommation ou encore le gaspillage (30 % des aliments produits sont jetés sans être consommés).
  • Cela est d’autant plus préjudiciable dans un contexte d’explosion démographique humaine : En 50 ans, la population humaine sur Terre a plus que doublée. Cette croissance démographique augmente les besoins en ressources pour se nourrir, se loger ou encore se chauffer. Par exemple, selon l’INSEE, la consommation alimentaire progresse de 1,1% par an et par habitant.

L’OFB et la surexploitation des ressources

En tant qu’établissement public chargé de préserver la biodiversité, l’OFB se mobilise pour une gestion plus durable des ressources.

Pour aider à la conception et à la mise en œuvre des politiques publiques, l’Office français de la biodiversité contribue à structurer et à mettre à disposition les données sur la biodiversité, et à les valoriser. L’établissement exerce notamment la coordination technique de systèmes d’informations environnementaux nationaux :

Les agents de l’OFB sont également chargés d’étudier les dynamiques des populations de plusieurs espèces animales et végétales ainsi que les impacts des activités humaines sur celles-ci. Ils rendent des avis déterminants qui serviront à élaborer des plans de gestion ou d’actions. Par exemple, l’Office français de la biodiversité a été fortement impliqué sur l’élaboration du Plan National d’Actions en faveur des Migrateurs Amphihalins.

En matière de pêche professionnelle, le Parc naturel marin d’Iroise propose une charte « pêcheur partenaire » qui a pour objectif d’accompagner les pêcheurs dans une démarche durable et respectueuse de l’exercice de leur profession.
A terme, cette charte pourrait être déployée dans l’ensemble des parcs naturels marins.

S'agissant de la pêche à pied de loisir, l’OFB contribue techniquement et financièrement au réseau Littorea pour limiter l’impact de l’activité sur les ressources pêchées mais aussi sur les habitats et espèces sensibles.

En Outre-mer, le Parc naturel marin de Mayotte, œuvre chaque année pour permettre le renouvellement des populations de poulpes, par la mise en place de période temporaire de fermeture de la pêche. Les agents accompagnent les communes volontaires, participent au réseau de surveillance et forment les agents communaux au suivi scientifique et à la médiation.

L’OFB joue également un rôle important dans l’accompagnement des filières économiques grâce aux programmes Biodiv’Eco, Entreprises engagées pour la nature ou l’organisation du Forum Biodiversité et Economie qui permettent de développer et valoriser des entreprises utilisant les ressources de façon raisonnée.

Concernant les ressources en eau, l’OFB pilote l’Observatoire national des services publics d'eau et d'assainissement qui édite chaque année un rapport sur les services d’eau potable et d’assainissement. Ce document évalue les performances des services d’eau potable et notamment des pertes dues aux fuites (1 litre sur 5 en moyenne).

Sur l’artificialisation des sols et des espaces naturels, l’Office français de la biodiversité est engagé depuis plusieurs années dans l’application de la séquence « ERC » qui vise à éviter, réduire ou compenser toute atteinte aux milieux naturels et aux services en mettant l’accent sur l’évitement. L’établissement développe aussi les Solutions fondées sur la nature via le projet Life ARTISAN ou encore des actions de génie écologique.

Sur le terrain, les inspecteurs de l'environnement de l'OFB veillent au respect de la législation, notamment sur les débits réservés des cours d’eau, les quotas de pêche et les tailles minimales de captures. Ils interviennent également pour lutter contre le braconnage.

L’Office français de la biodiversité mène également des actions auprès des citoyens et des usagers pour les sensibiliser à une gestion plus durable des ressources. Par exemple, la plateforme Agir dispense de nombreux conseils pour mieux consommer et réduire ses déchets. En 2021, l’OFB était également partenaire du Nudge Challenge Biodiversité qui avait pour objectif de concevoir des « incitations douces et originales » pour promouvoir des comportements plus respectueux de la biodiversité. Plusieurs prix sont venus récompenser des initiatives en faveur d’une exploitation plus durable des ressources.

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