L’Office français de la biodiversité est pleinement mobilisé pour enrayer le déclin des insectes pollinisateurs, dont on compte plus de 20 000 espèces en France. Papillons, fourmis, abeilles, guêpes, mouches, moucherons… ils participent tous à la pollinisation.
La pollinisation est un élément clé de la reproduction d’un grand nombre de végétaux. Il s’agit du transport des grains de pollen entre les organes de reproduction mâle appelés étamines vers les pistils (organes femelles) des fleurs.
Cette étape est essentielle dans le cycle de vie de ces plantes. Ce transport peut se faire de différentes façons : par le vent, l’eau ou les animaux. L’entomogamie, ou pollinisation par les insectes, concerne 90 % des espèces de plantes à fleurs dans le monde (Plan national en faveur des insectes pollinisateurs et de la pollinisation 2021-2026).
Si la pollinisation par les abeilles est la plus connue, il existe près de 1 000 espèces de pollinisateurs en France. L’abeille domestique, la seule à produire du miel, correspond à une seule espèce. Et parmi les milliers d’autres pollinisateurs, on compte principalement les hyménoptères (abeilles, fourmis, guêpes…), les papillons de jour comme de nuit, les coléoptères (cétoines, hannetons…) ou encore les diptères (mouches, moustiques, moucherons…).
Les pollinisateurs jouent un rôle crucial dans la production alimentaire car un nombre important de cultures dépendent d’une manière ou d’une autre de la pollinisation par les insectes.
Ainsi, au niveau européen, 84 % des espèces végétales cultivées dépendent directement des insectes pollinisateurs (Eilers et al. – 2011).
En France, la part de la production végétale française destinée à l’alimentation humaine que l’on peut attribuer à l’action des insectes pollinisateurs représente une valeur comprise entre 2,3 milliards et 5,3 milliards d’euros (EFESE, Rapport intermédiaire, 2016).
Les plantes à fleurs et les insectes pollinisateurs sont interdépendants. Ce qui affecte les pollinisateurs affecte les plantes à fleurs et inversement.
La présence de pollinisateurs dépend de deux principaux facteurs :
Depuis plusieurs années, les scientifiques internationaux constatent un déclin des populations de la plupart de ces insectes. En cause, les activités humaines qui impactent fortement ces deux facteurs :
Considérant l’urgence à agir, le Gouvernement vient de lancer un Plan national en faveur des insectes pollinisateurs et de la pollinisation (2021-2026).
Il a en effet décidé d’amplifier la mobilisation en faveur de l’ensemble des insectes pollinisateurs qu’ils soient domestiques ou sauvages, de soutenir l’ensemble des secteurs d’activités et des démarches qui concourent à leur préservation et à leur valorisation, et d’engager le plus grand nombre à agir concrètement en faveur de ces espèces et de la préservation de la biodiversité.
Ce plan se décline en 6 axes thématiques majeurs :
Comment agir ?
En tant qu’établissement public chargé de la préservation et de la reconquête de la biodiversité, l’OFB est pleinement impliqué pour enrayer le déclin des insectes pollinisateurs.
Ainsi, l’Office français de la biodiversité a participé à la rédaction du Plan national en faveur des insectes pollinisateurs et la pollinisation, en y intégrant notamment :
L’établissement apporte également son soutien à plusieurs initiatives à destination des collectivités comme par exemple une journée technique sur les pollinisateurs en milieux urbanisés organisée par Arthropologia ou l’organisation d’un cycle de webinaires sur les pollinisateurs dans le cadre du programme Territoires engagés pour la nature.
L’Office français de la biodiversité travaille étroitement avec le milieu agricole. Il participe au conseil de surveillance sur les néonicotinoïdes, mobilise les lycées agricoles et est partenaire du Concours général agricole « Prairies et parcours » qui récompense des prairies non semées, riches et diversifiées en espèces végétales, idéales pour le développement des insectes pollinisateurs.
Aussi, l’OFB et ses partenaires ont mis au point un mélange de semences à destination des agriculteurs favorable aux pollinisateurs et à la faune, tout en étant compatible avec la production agricole. Baptisé « Pollifauniflor », ce mélange composé de 10 espèces a fait l’objet de suivis botaniques, de floraison, de pollinisation ainsi que de suivis entomologiques pendant quatre années. Les résultats très positifs permettent aujourd’hui d’envisager la diffusion à grande échelle au sein des exploitations agricoles.
Végétal local
L’OFB est propriétaire de la marque Végétal local depuis 2015, qui propose des semences locales prélevées dans le milieu naturel. Ces végétaux sauvages conservent un maximum de leur diversité génétique, garantie d’une bonne adaptation à court et long terme notamment vis-à-vis du changement climatique. Ils sont essentiels pour les pollinisateurs qui ont évolué depuis des milliers d’années à leurs côtés. Ces plantes répondent en effet à leurs besoins spécifiques, car elles ont co-évolué avec les insectes locaux depuis plusieurs siècles.
En savoir plus :
Pour les prochaines années, l’établissement a pour ambition de stabiliser les indicateurs de tendances sur les insectes pollinisateurs et de mieux documenter les relations plantes / pollinisateurs et les services associés.
Afin de mobiliser l’ensemble de la société, un Mooc sur les pollinisateurs sera diffusé en 2023, accompagné de sorties nature et de différents outils de mobilisation, pour tous les acteurs et à toutes les échelles. Un escape game sera également déployé dans deux régions test dès 2022.