Une pêche de loisir éco-responsable et durable

Près d’1,5 milliard d’êtres humains se nourrissent de poissons selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture. La ressource est fragile, et l’activité de pêche (professionnelle comme de loisir) peut peser sur la biodiversité marine recensée par l’IPBES.

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Pêche à pied sur le bassin d'Arcachon. Crédits : Cécile Barreaud / OFB
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Pression directe sur les espèces commerciales exploitées, pression indirecte en raison des prises accessoires d’espèces non commerciales (espèces protégées comme les mammifères marins, les tortues, les oiseaux) et effets abrasifs sur les habitats benthiques, coralliens, ces atteintes au milieu marin peuvent peser sur la vie sous marine, et donc la biodiversité en général.

La surpêche et la pêche illégale sont à l’origine de l’effondrement de certaines ressources vivantes en particulier migratrices (esturgeons, anguilles, saumons, lamproies…) et menace aussi des espèces très recherchées comme les requins, les raies, les céphalopodes. Le changement climatique, les pollutions, la disparition de certaines zones fonctionnelles (frayères, nurseries) et la dégradation des habitats (herbiers de Posidonie, zoostères) participent à l’érosion de la biodiversité marine.

Les bonnes pratiques

Pêche à pied ou à la canne, pêche embarquée sur un bateau, pêche sous-marine, il faut respecter les bonnes pratiques de pêche pour préserver la ressource, le milieu marin et la sécurité des pêcheurs, ainsi que des périodes spéciales pour pratiquer ce loisir très prisé des Français.

Une grande partie de la réglementation étant locale, il est nécessaire de se renseigner auprès de la direction interrégionale de la mer compétente. La réglementation s’applique sur la taille, le quota, les périodes, les modes de pêche et les espèces pêchées.

Voir la réglementation


    Préserver les habitats marins

    Tout lieu de pêche est susceptible d’abriter , il faut donc respecter quelques règles de bon sens :

    • Ne pas déplacer ou soulever une pierre, ou la replacer au même endroit
    • Respecter les tailles minimales de captures en mesurant coquillages et crustacés pour leur permettre d'atteindre leur taille adulte et de se reproduire
    • Ramasser ses déchets, ceux qui sont présents sur la plage.
    Surveillance de pêcheurs à Saint-Malo. Crédits : OFB

    Lutte contre la revente illégale

    La pêche en surfcasting consiste à lancer sa ligne dans les vagues depuis la plage. Cette technique devenue très pratiquée sur le littoral permet de pêcher bars, soles, turbos, dorades. Le marquage (découpe) des captures par les pêcheurs de loisir est encadré par un arrêté ministériel du 17 mai 2011. Les pêcheurs de loisir doivent donc procéder au marquage des prises qu’il souhaite conserver.
    L’amende encourue en cas de non-respect de ce marquage est de 1500 euros.

    Voir l’arrêté

    La pêche à pied de loisir

    La réglementation de la pêche de loisir à pied est relativement complexe. Elle peut se faire à plusieurs niveaux : communautaire (règlements CE), nationale (codes, décrets et arrêtés ministériels), préfectorale (préfectures départementales et régionales) et municipale (arrête municipaux).

    Elle concerne principalement la qualité des prises (tailles minimales et aspects sanitaires), les quantités pêchées, ainsi que les périodes, zones et modes de pêche autorisés.

    Le réseau Littorea

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    L' île à Bois, une presqu'île privée, dans l'estuaire du Trieux, redevenant une île lors des grandes marées. Crédit : Laurent Mignaux / Terra
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    Concernant la pêche de loisir maritime, l’OFB appuie le réseau d’aires marines protégées pour mettre en place des suivis de cette activité et appuyer des actions de sensibilisation. Les parcs naturels marins accompagnent le développement et l’encadrement des pratiques de pêche de loisir. Spécifiquement sur la pêche à pied de loisir, l’OFB contribue techniquement et financièrement au réseau Littorea pour une pêche à pied de loisir durable et coopère avec les associations de protection de l’environnement, CPIE, services de l’Etat et associations de plaisanciers impliqués sur cette thématique. Les bonnes pratiques de pêche à pied de loisir sont ainsi collégialement diffusées.
    Au moment des grandes marées, un comptage des pêcheurs de moules, coques et autres crevettes permet d'avoir une vue d'ensemble de cette activité. Il s’agit de la première activité de prélèvement de ressource en France, avant la chasse et la pêche embarquée.

    Un réseau national de suivi de la « pêche à pied de loisir »

    L’OFB et le Conservatoire du Littoral ont initié un réseau de suivi de la pêche à pied de loisir. Il vise à mieux connaître les pêcheurs à pied et leurs pratiques pour trouver des modes de gestion et de sensibilisation innovants pour limiter l’impact de l’activité sur les ressources pêchées mais aussi sur les habitats et espèces sensibles.
    Les partenaires impliqués sont :

    • la Fédération nationale des pêcheurs plaisanciers et sportifs de France (FNPPSF)
    • le Comité national des pêches
    • le Comité national de la conchyliculture
    • l’Ifremer
    • les administrations en charge de la pêche et de l’aquaculture mais également de la santé
    • Les associations IODDE et VivArmor comme partenaires techniques.

    Voir la réglementation

    Une charte « pêche de loisir éco-responsable »

    La pratique de la pêche de loisir se développe et doit être maîtrisée. Pour préserver la ressource et de sensibiliser tous les pratiquants aux enjeux écologiques, une charte d’engagement et d’objectifs pour une pêche maritime de loisir éco-responsable est en vigueur depuis juillet 2010.

    Cette charte regroupe plusieurs partenaires :

    • les fédérations de pêcheurs plaisanciers, y compris les chasseurs sous-marins
    • le Conseil supérieur de la navigation de plaisance et des sports nautiques
    • le Comité national des pêches maritimes représentant les pêcheurs professionnels
    • le Conservatoire du littoral
    • l’OFB
    • les ministères en charge du Développement durable et de la pêche
    Un pêcheur à pied à la crevette sur l'estran rocheux de l'île d'Aix. Crédit : Amandine Eynaudi / Office français de la biodiversité

    Ces acteurs se sont engagés à travailler conjointement sur :

    • La lutte contre la pêche et la revente illégale
    • La gestion de la ressource
    • La mise en place d’une déclaration préalable de pêcheur de loisir