La biodiversité est-elle riche et florissante autour de ma commune ? Comment la protéger ? Comment la valoriser ?
Un ABC (atlas de la biodiversité communale) a pour projet de répondre à ces questions en mettant à contribution les élus et les habitants. Tous se mobilisent pour établir un inventaire cartographié des espèces animales comme végétales présentes. Une balade en famille, la création d’un potager ou un chantier de construction sont autant d’occasions d’identifier et de noter les espèces croisées.
Cette cartographie permet de mieux visualiser et donc de comprendre plus facilement les enjeux auxquels la collectivité devra faire face. On peut alors définir des recommandations et agir : en effet, on ne peut protéger que ce que l'on connaît ! Mobiliser sa commune pour la création d’un atlas est donc une action majeure pour la préservation et la valorisation de la biodiversité. C’est premier pas vers la prise en compte de la biodiversité dans les projets d’aménagement de la collectivité. En plus, c’est ludique et fédérateur !
Pour aller plus loin :
La biodiversité rend de nombreux services à la ville, des atouts dont vos élus doivent être conscients. A tous les niveaux, elle améliore le cadre de vie. Les végétaux jouent un rôle dans la régulation de la température, améliorent la qualité de l’air, de l’eau et influent sur le bien-être des habitants.
Comment accueillir la biodiversité ? En créant des parcs, des jardins, des chemins de balade et autres zones de jeux ou de détente, en végétalisant les espaces publics existants. Mais attention, pour que la biodiversité remplisse efficacement et durablement son office, il faut veiller à adopter des pratiques favorables à la préservation de la faune et de la flore. Par exemple, choisir des plantes locales de la marque Végétal Local mieux adaptées au climat, varier les hauteurs et les espèces, tailler les arbres en respectant les cycles de vie, végétaliser leurs pieds, préserver les sols par le paillage et les couvre-sols, ou encore laisser se développer une végétation spontanée. Si votre ville fait tout ça, elle pourrait bien finir capitale de la biodiversité. Si, si, ça existe !
Certaines communes mettent en place des permis de végétaliser pour permettre aux habitants de végétaliser leur quartier. Pour en savoir plus, renseignez vous auprès de votre mairie.
Pour aller plus loin :
Dans votre quartier, des projets d’aménagement voient le jour, que ce soit la rénovation d’un bâtiment, la création d’une place, le réaménagement d’une rue… Ces transformations peuvent aussi devenir des occasions de redonner une place à la nature. La renaturation, ce n’est pas réservé aux professionnels de l’aménagement ou aux élus. En tant qu’habitant, vous pouvez aussi y contribuer ! En participant à des démarches locales (atelier de concertation, budget participatif, chantier collectif, …), vous pouvez appuyer des projets existants ou même en impulser de nouveaux. En tant que propriétaire, vous pouvez aussi veiller à préserver des sols vivants ou à les renaturer. Que ce soit dans l’espace public (jardins partagés, plantations sur trottoirs…) ou chez vous (désimperméabiliser une cour ou une terrasse, planter des haies plutôt qu’installer des clôtures,…), chaque geste compte pour ramener du vivant au cœur de nos lieux de vie.
Une synthèse des indicateurs de l'Observatoire National de la Biodiversité (ONB) en vidéo
🦋 Je protège la biodiversité
En remettant à ciel ouvert une petite rivière urbaine, en donnant une place à la biodiversité dans des espaces très minéralisés, en renaturant une cour ou une friche, on crée des habitats pour la faune et la flore, dans le sol et au-dessus.
👶 Je pense aux générations futures
En soutenant des projets de renaturation aujourd’hui, on prépare des territoires plus vivables, plus frais, plus résilients pour demain.
💧 Je préserve la qualité de l’eau
Renaturer, c’est notamment permettre au sol de jouer son rôle d’éponge et de filtre. En désimperméabilisant et en végétalisant, on favorise l’infiltration de l’eau de pluie, on limite le ruissellement, et on protège les nappes phréatiques comme les rivières.
En France, l’artificialisation des sols progresse plus vite que la population. Les espaces naturels, agricoles et forestiers sont consommés pour construire des logements, des routes, des zones commerciales… Cela fragilise nos territoires et la biodiversité. Par exemple, quand le sol est bitumé ou tassé, l’eau de pluie ne s’infiltre plus : elle ruisselle, s’accumule et peut provoquer des inondations.
La renaturation permet au contraire de (re)créer des habitats pour la biodiversité, de rafraîchir les villes, de réguler le cycle de l’eau et de limiter les effets du changement climatique.
Un exemple inspirant à grande échelle : la renaturation des cours d’écoles. Partout en France, des écoles transforment ces espaces de jeux et de partage en îlots de fraîcheur, végétalisés et en lieu de reconnexion à la nature. Ce sont des projets qui permettent à chacun de mieux comprendre les enjeux écologiques et de participer à des projets qui combinent préservation du vivant et du vivre ensemble.
Article L101-2 du code de l’urbanisme : La loi Climat et Résilience (2021) y introduit l’objectif Zéro Artificialisation Nette (ZAN) qui vise à freiner l’artificialisation des sols et à encourager les projets respectueux des sols.
> Le recours aux solutions fondées sur la nature (SFN) peut être porté par des collectivités, mais aussi soutenu, proposé ou relayé par les citoyens.
> « Territoires ZAN », programme piloté par l’ADEME, avec 22 territoires lauréats. Par exemple, Ris-Orangis a échantillonné les sols de son territoire, y compris chez certains de ses habitants, pour orienter ses décisions d’aménagement afin de trouver un équilibre entre renaturation et densification.
> « Mieux aménagemer avec les sols vivants », Tours Métropole mène des projets de désartificialisation avec une gouvernance élargie.
> Les habitants de Montpellier peuvent faire une demande de bon de végétalisation pour “microfleurir” leur quartier, en plantant une espèce végétale grimpante sur leur mur.
Pour aller plus loin
En tant que citoyen, je peux faire entendre ma voix, et pas seulement dans les urnes. Il existe plusieurs façons de participer à la vie de sa commune. En plus des consultations organisées par les mairies, de plus en plus de projets donnent la parole aux habitants. Ensemble, on peut ainsi faire en sorte que la biodiversité soit mieux prise en compte dans les projets.
🦋 Je protège la biodiversité
En participant aux décisions locales, je peux défendre des projets qui préservent les sols et les milieux naturels.
❤️ Je prends soin de ma santé
Participer collectivement à une vision de la ville et des politiques qui prennent en compte le vivant, c’est en même temps améliorer notre bien-être et nous protéger contre les canicules ou la pollution.
💲 Je fais des économies
Les solutions fondées sur la nature (comme les zones humides ou les arbres en ville) coûtent souvent moins cher à long terme que des infrastructures bétonnées.
🤝 Je crée du lien social
Participer à un projet local, c’est aussi rencontrer et discuter avec ses voisins.
Les choix et décisions de nos élus, dans les communes, les intercommunalités, les départements ou les régions, ont des conséquences sur la biodiversité, en particulier :
Les élus ont à cœur de répondre aux attentes de leurs administrés ! En prenant part aux réunions publiques, en donnant notre avis sur les projets, ou en rejoignant des collectifs ou des équipes municipales, tout citoyen peut défendre la place du vivant.
Les citoyens ont un droit reconnu de participer aux décisions publiques qui touchent à l’environnement, garanti par la Constitution (via la Charte de l’environnement) et encadré par des lois comme celle sur le débat public. Selon leur taille, les collectivités ont aussi l’obligation de mettre en place des espaces de dialogue : conseils de quartier, conseils de développement...
> La Région Bourgogne Franche-Comté a lancé en novembre 2023 la convention citoyenne pour le climat et la biodiversité. Cette Convention, qui implique directement un panel représentatif de 50 citoyens tirés au sort, reflétant la diversité des habitants de la région en termes d'âge, de sexe, de profession et de zones géographiques, a pour mission de proposer des pistes, des leviers et des solutions face au dérèglement climatique et à l’érosion de la biodiversité.
> L’agence Vraiment Vraiment et l’association Démocratie Ouverte proposent aux collectivités une expérimentation pour représenter la voix du vivant dans les institutions à travers des Microparlements des vivants.
Vous êtes l’heureux détenteur d’une propriété abritant une biodiversité remarquable ou ordinaire et vous souhaitez la préserver sur le long terme et la transmettre aux générations futures ? Le contrat d’Obligation Réelle Environnementale (ORE) peut être la solution.
Je choisis de signer une Obligation Réelle Environnementale (ORE) sur tout ou partie de ma propriété.
🦋 Je protège la biodiversité
Je prends des garanties pour offrir durablement un habitat à des espèces animales et végétales.
👶 Je pense aux générations futures
Je participe à un héritage environnemental durable.
💧 Je préserve la qualité de l’eau
En conservant des sols naturels, j’évite leur imperméabilisation, ce qui permet une meilleure infiltration de l’eau dans les nappes.
La destruction et la fragmentation des milieux naturels sont des facteurs majeurs de l’érosion de la biodiversité, en France comme dans le monde.
Pour enrayer cette érosion, il est essentiel que chacun se mobilise pour préserver le vivant partout où il est présent, dans les villes ou dans les campagnes, dans les jardins ou sous les toits. Lorsqu'on est propriétaire, il est possible d’attacher durablement une vocation écologique à son terrain en signant un contrat d’’obligation réelle environnementale (ORE), dispositif créé en 2016 par la loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages.
En vidéo, les retours d’expérience, de propriétaires, de communes sur le dispositif ORE par le Conservatoire des espaces naturels.
Saint-Loup-Hors, commune de 550 habitants du Calvados, les élus ont proposé aux propriétaires de prairies naturelles et de haies d’engager leurs terres dans des ORE. Sur cette commune, dix particuliers ont signé des ORE, ce qui représente une trentaine d’hectares (sur une commune de 5,3km²…)
Pour aller plus loin
Le réseau des conservatoires d’espaces naturels a signé près de 100 ORE et dispose d’une réelle expertise sur ce dispositif.