Le changement climatique est considéré comme le troisième facteur de pression sur la biodiversité - après le changement d’utilisation des sols, l’exploitation des ressources et avant la pollution et les espèces exotiques envahissante. Encore trop souvent abordés en silo, il apparaît urgent face à ces deux sujets d’augmenter notre capacité d’action en les traitant conjointement. Les ressources financières des acteurs étant contraintes, nous sommes incités à réfléchir à la mise en place d’actions efficientes dans une logique d’additionnalité. C’est bien dans cette optique que les Solutions d’adaptation fondées sur la Nature (SafN) constituent des options pertinentes à privilégier.
Malgré les opportunités offertes, ces projets sont encore peu mobilisés par des acteurs qui tardent à engager de véritables stratégies d’adaptation. Pourtant, la mobilisation des écosystèmes possède un avantage non négligeable : il s’agit d’options « sans regret ». Ce sont des mesures d’adaptation dont les coûts associés sont restreints et dont les bénéfices produits pour la biodiversité sont à minima avantageux pour la préservation de cette dernière. Pour que ces projets soient efficaces, cela nécessite néanmoins d’intégrer les effets de ces transformations sur les écosystèmes. Si les politiques d’adaptation et leurs efficacités sont donc fonction du scénario climatique territorial retenu, la mobilisation de solutions s’appuyant sur la nature constitue un enjeu d’optimisation dans l’allocation des ressources en répondant à des problématiques multifactorielles.
Le projet Life intégré Artisan, piloté par l’Office Français de la Biodiversité (OFB), a pour objectif de favoriser le déploiement des SafN en démontrant la robustesse de ces options, face aux solutions classiques d’ingénierie. C’est dans ce contexte que la recherche de mécanismes, d’outils et de sources de financement apparaît comme fondamentale pour permettre la diffusion de ces solutions et le passage à l’échelle.
Cette publication aborde le financement des solutions d’adaptation fondées sur la nature. Cette simple question en appelle d’autres : Quelles sont les spécificités des projets ? Sous quelles conditions les acteurs publics sont-ils en mesure d’accompagner leur développement ? Comment les acteurs privés abordent-ils cette typologie d’actions, et quels outils sont à leur disposition ? La fiscalité est-elle une piste pour faciliter le recours à ces solutions ? Grâce à un travail collectif, cette publication propose des pistes de réponses qui, au-delà des financements, posent la question du modèle économique, un modèle à revisiter pour y intégrer les enjeux d’adaptation et de préservation de la biodiversité comme une donnée à part entière et comme une opportunité pour agir, pour innover et pour se transformer.
Cette étude a été réalisée par la Mission Economie de la Biodiversité (CDC Biodiversité, Direction Recherche et Innovation) avec le soutien financier de l'OFB.