Appels à projets
National

Projets de recherche sur les activités humaines en aires protégées : lancement d’un appel à manifestation d’intérêt

Connaissances & données
Espèces

Pour contribuer à améliorer la compatibilité entre activités humaines et préservation de la biodiversité et à répondre aux besoins en recherche & développement (R&D) exprimés par les gestionnaires d’aires protégées, l’OFB lance l’appel à manifestation d’intérêt « Projets de recherche sur les activités humaines en aires protégées – Sinapce » (AMI SINAPCE).

Dans le cadre de la Stratégie nationale pour les aires protégées (SNAP), l’OFB porte l’animation du réseau national de Sites INnovants pour des Activités en aires Protégées Compatibles avec les enjeux Ecologiques (SINAPCE). Pour stopper l’érosion de la biodiversité, il est impératif de faire évoluer les pratiques des activités humaines qui génèrent ces pressions, en réduisant considérablement leur impact sur l'environnement.

Objectifs de l’AMI SINAPCE

L’approche de la compatibilité activité/biodiversité portée par l’AMI-Sinapce se veut aussi intégrée que possible. Les projets s’inscrivent ainsi idéalement dans les quatre objectifs ci-dessous, et a minima dans au moins deux d’entre eux :

  • Caractériser, mesurer et évaluer les pressions humaines et leurs impacts sur les écosystèmes, milieux et espèces.
  • Comprendre le fonctionnement des activités humaines et les évolutions actuelles ou à venir.
  • Etudier les facteurs de réussite de l’accompagnement des pratiques d’activités humaines vers une meilleure compatibilité avec la biodiversité.
  • Identifier les conditions nécessaires et construire les outils adaptés au succès des transferts d’expérience.

Eligibilité des projets

Les projets éligibles au financement doivent s’inscrire impérativement dans le périmètre de la recherche & développement (R&D). Ils doivent donc être des projets de recherche appliquée, c’est-à-dire centrés sur l’obtention et l’utilisation de nouvelles connaissances en vue d’aider à l’appréhension d’une situation complexe et/ou problématique. Plus précisément, les projets doivent fournir des résultats tels que des connaissances, analyses, outils, méthodes et recommandations pour améliorer la compatibilité des activités humaines avec la préservation de la biodiversité. De plus, les résultats doivent être opérationnels afin d’être directement mobilisables par les acteurs (gestionnaires d’aires protégées, socio-professionnels, collectivités territoriales, etc.). Enfin, les résultats des projets doivent présenter une capacité à être utilisés dans d’autres territoires, aire protégée ou non (dans un objectif de valorisation et de transfert des « bonnes pratiques »). La diffusion des résultats devra être adaptée aux différents publics cibles (synthèses, formations, vulgarisations, webinaires, etc.).

Les projets doivent être portés par des structures françaises de recherche, publiques et/ou privées, de préférence en consortium. Les projets doivent obligatoirement être construits et menés en association avec au moins un gestionnaire d’aire protégée (établissement public, collectivité territoriale, association, syndicat, etc.). D’autres partenaires (dont acteurs socio-professionnels) sont également possibles. Dans le cas d’une candidature portée par une structure seule, celle-ci devra disposer à la fois de missions de recherche et de gestion d’aire protégée.

Les projets doivent concerner la France (dans l’Hexagone et/ou en Corse et/ou en Outre-mer), pour une durée maximale de 3 ans, à partir du printemps-été 2025. Tous les milieux sont concernés : terrestres, marins et aquatiques continentaux. Chaque projet doit concerner a minima un territoire d’aire protégée en France. Des actions du projet peuvent être menées à l’étranger, mais celles-ci ne pourront pas bénéficier de financements par l’AMI SINAPCE.

Les travaux des projets éligibles doivent porter sur une ou plusieurs des activités humaines suivantes :

Production ou utilisation de ressources, professionnelle ou individuelle

  • Agriculture : tous types de cultures et d’élevages terrestres.
  • Sylviculture et gestion du risque incendie : gestion de tous types de peuplements forestiers, en forêt publique ou privée.
  • Aquaculture : tous types de cultures et d’élevages en eaux douces ou marines.
  • Pêche : tout prélèvement de faune aquatique, en eaux douces ou marines, dans le cadre d’une activité professionnelle, de subsistance ou de loisir.
  • Chasse : tout prélèvement de faune, pour la subsistance ou le loisir.
  • Cueillette : tout prélèvement de flore (aquatique ou terrestre) et de fonge (champignons), dans le cadre d’une activité professionnelle, de subsistance ou de loisir.
  • Énergies : production et transport d’énergies (hydraulique, éolien terrestre, solaire, biomasse).

Infrastructures et modification des hydrosystèmes (activités transversales pouvant impliquer divers autres secteurs)

  • Urbanisme et infrastructures : toutes constructions humaines, dont les infrastructures développées pour tous types de transports (personnes, marchandises, énergie, eau).
  • Modification des hydrosystèmes : prélèvements d’eau, canalisation au sens large (drainage, endiguement, installation d’obstacles à l’écoulement, etc.), traitement des eaux usées.

Fréquentation de l'espace

  • Sports et activités en nature : toutes activités de loisir pratiquées en extérieur, à toute saison, spontanément ou sous forme de manifestations organisées (récréatives ou sportives), concernant tous types de pratiquants (seul, en famille, occasionnel, professionnels, etc.).

Enveloppe budgétaire et contractualisation

A titre indicatif, l’enveloppe globale consacrée à l’AMI SINAPCE est de 900 000 euros TTC. Les montants demandés doivent être compris entre 150 000 € TTC et 300 000 € TTC par projet.

Le montant total du cofinancement accordé par l’OFB à chaque projet retenu sera au maximum de 80 % du coût total HT du projet. La décision de cofinancement des projets retenus prendra la forme d’un contrat de marché de recherche et développement, en application de l’article L.2512-5 du Code de la commande publique.

Modalités de candidature

Conformément à l’article L. 112-8 du Code des relations publiques entre le public et l’administration et au décret 2015-1404 du 5 novembre 2015 relatif au droit des usagers de saisir l’administration par voie électronique, les projets sont soumis de manière dématérialisée par voie électronique à l’adresse : ami-sinapce@ofb.gouv.fr

L’AMI-Sinapce se déroule en deux étapes : d’abord par le dépôt d’une lettre d’intention, puis pour les projets présélectionnés, par le dépôt du dossier de candidature. Deux formulaires distincts seront à utiliser. Seuls les projets acceptés lors de la première étape peuvent accéder à la deuxième étape.

Le règlement administratif, téléchargeable ci-dessous, précise les documents à compléter et les pièces à fournir pour ces deux étapes. Il présente également les critères d’éligibilité et les critères de priorisation des projets soumis.

Calendrier de l’appel à manifestation d’intérêt

  • Lancement de l’AMI SINAPCE : 15 avril 2024 ;
  • Date limite de soumission des lettres d’intention à l’AMI SINAPCE :  12 juillet 2024 à 23h59 (heure de Paris) ;
  • Date limite de pré-sélection des projets après leur analyse, avec notification des résultats aux porteurs de projet, et démarrage de la deuxième étape pour le dépôt des dossiers complets : 1er octobre 2024 ;
  • Date limite de soumission des dossiers de candidature à l’AMI SINAPCE :  29 novembre 2024 à 23h59 (heure de Paris) ;
  • Date limite de sélection des projets lauréats après leur analyse, avec notification des résultats aux porteurs de projet : 24 janvier 2025 ;
  • Préparation des partenariats avec l’OFB. Accords de financement et contractualisation : de février à avril 2025.

Question / réponses

Questions générales sur le projet et la procédure de candidature

FAQ_paragraph

Un projet s’intéressant à l’étude de l’impact de diverses activités humaines sur la biodiversité au sein d’un réseau d’aires protégées entre-t-il dans le périmètre de l’AMI ?

Les critères d’éligibilité sont rappelés page 7 : les projets éligibles doivent obligatoirement porter sur une ou plusieurs des activités humaines listées.

Un projet peut s’intéresser à une ou plusieurs activités humaines, surtout s’il y a un intérêt à les étudier conjointement au sein de ce projet scientifique. L’un des objectifs du projet peut par exemple être l’étude des impacts cumulés de diverses activités sur un compartiment de biodiversité (écosystème, habitat, espèce, etc.) sur un ou plusieurs sites communs… (cf. objectif 1 page 6 du règlement administratif).

La pertinence du périmètre scientifique du projet proposé sera analysée lors de l’évaluation.

Est-ce qu’un projet en partenariat avec des aires protégées de Nouvelle-Calédonie est éligible ?

Oui, le règlement administratif précise en page 4 que « les projets doivent concerner la France (Hexagone et/ou Corse et/ou Outre-mer) ». La liste des aires protégées françaises est disponible en annexe 1 de la Stratégie nationale pour les aires protégées 2030, pages 60 et 61. Les « potentiels nouveaux outils » sont également inclus dans le périmètre de cet AMI, dont par exemple les aires protégées créées en application des réglementations du gouvernement et des provinces de Nouvelle-Calédonie. 

Un projet portant sur un ou plusieurs espaces naturels sensibles (ENS) est-il éligible ?

Le règlement administratif indique que les projets doivent « obligatoirement s’appuyer, au moins, en partie, sur des démarches menées dans une ou plusieurs aires protégées françaises, telles que définies par la SNAP ».  Les ENS, considérés comme de « potentiels nouveaux outils » dans la SNAP, font partie des aires protégées éligibles pour cet AMI (cf. note de bas de page 1, page 4 du règlement administratif).  

Est-ce que les universités peuvent porter le projet en tant qu’organisme français de recherche ?

Une université peut être la structure porteuse du projet, par exemple en tant que tutelle d’une unité mixte de recherche.

Pour être éligibles, les projets doivent faire l’objet d’un partenariat avec au moins un gestionnaire d’aire protégée. Un projet peut-il être éligible si l’un de ces gestionnaires est l’OFB, voire si l’OFB est le seul gestionnaire d’aire protégée ?

Oui pour les deux cas. Dans ces situations, seuls le porteur du projet et les éventuels autres partenaires pourront être financés. Le partenariat technique (co-construction et mise en œuvre du projet) avec l’OFB devra être mis en avant dans le dossier. 

L'OFB peut-il participer au montage d’un dossier avec le porteur et les autres partenaires ?

Un partenariat technique (co-construction et mise en œuvre du projet) avec les entités de l’OFB en charge de la gestion d’aire(s) protégée(s) est possible. Dans ce cas, il devra être mis en avant dans le dossier. Seuls le porteur du projet et les éventuels autres partenaires (hors OFB) pourront être financés.

Connaissez-vous des organismes de recherche susceptibles d’être intéressés pour porter notre projet ?

Il ne nous est pas possible de proposer des noms de structure intéressées par la thématique de votre projet. Toutefois, nous vous invitons à rechercher des équipes de recherche à proximité de vos sites, puis de les contacter pour savoir si au moins l’une d’entre elles serait intéressée à s’associer à votre démarche pour co-construire un projet à déposer dans le cadre de cet AMI.

Questions relatives aux modalités financières

FAQ_paragraph

Les salaires sont-ils éligibles ?

Oui, les salaires des personnels permanents et temporaires mobilisés pour la réalisation du projet doivent être intégrés au coût du projet, qu’il s’agisse d’une structure publique ou privée. Pour rappel, il est demandé une contribution du co-contractant à hauteur de 20% minimum du coût HT du projet (cf. critère d’éligibilité « Budget », page 7 du règlement administratif), cette contribution peut correspondre à des moyens humains.

Quelle est la répartition du financement : est-ce le porteur de projet qui perçoit la subvention et/ou le(s) gestionnaire(s) d’aire(s) protégée(s) ?

Le règlement administratif précise page 15 : « Un contrat unique sera conclu entre l’OFB et le porteur de projet, lequel fera notamment son affaire du reversement des parts du financement de l’OFB entre les partenaires du consortium, selon les termes du (des) mandat(s). » ll est donc possible pour un gestionnaire d’aire protégée de recevoir une partie du financement. Pour rappel, le porteur de projet doit obligatoirement être une structure de recherche française, publique ou privée. Il convient de noter que la contractualisation prévue est un contrat de recherche et développement (cf. IV.1), ce n’est pas une convention de subvention qui sera mise en place pour les projets lauréats.