La nature française se dégrade. Forêts, zones humides, milieux agricoles ou marins... Nombre d'écosystèmes peinent à remplir leurs fonctions vitales. Face à ce constat, restaurer la nature devient une nécessité.
La France bénéficie d’un patrimoine naturel exceptionnel, allant des forêts de métropole aux récifs coralliens d’outre-mer. Elle compte une grande diversité d’espèces, plus de 200 000 (Source : INPN) ont été recensées, ainsi qu’une grande pluralité de milieux et près de 300 types d’habitats naturels (Source : INPN).
Mais ses richesses sont en péril : 18 % des espèces ont disparu et 78 % des habitats sont dans un état de conservation défavorable (Source : ONB).
Cette dégradation résulte d’une accumulation de pressions. En 2019, le rapport de la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) identifie cinq causes majeures du déclin de la biodiversité : l’artificialisation des sols, la surexploitation des ressources, le changement climatique, les pollutions et les espèces exotiques envahissantes.
Ces impacts altèrent la capacité des milieux naturels à remplir leurs fonctions écologiques, avec des conséquences concrètes sur la qualité de l’eau et de l’air, la santé humaine, l’agriculture, la régulation du climat, la biodiversité, y compris celle qui rend des services au quotidien.
L’érosion de la biodiversité ne peut désormais s’enrayer qu’en redonnant une bonne santé aux écosystèmes affaiblis. Il s’agit de restaurer la nature.
La restauration de la nature commence par la réduction ou la suppression des pressions qui pèsent sur ces écosystèmes, on parle de restauration naturelle. Lorsque cela ne suffit pas, des actions ciblées peuvent être menées : plantations, réintroduction d’espèces, renaturation de cours d’eau… il s’agit alors de restauration active.
Qu’elle soit naturelle ou active, la restauration de la nature offre de nombreux bénéfices pour les sociétés humaines qui en dépendent :
En France, de nombreuses politiques complémentaires convergent vers l’objectif commun de remettre la nature au cœur des programmes d’actions pour faire face aux crises écologiques, climatique et sociale.
Parmi les principales, l’on peut citer la Stratégie nationale pour la biodiversité 2030 qui vise à enrayer l’érosion de la biodiversité, restaurer les milieux naturels et renforcer leur résilience, la Stratégie nationale bas-carbone qui reconnaît la contribution essentielle des écosystèmes (forêts, zones humides, sols agricoles…) à l’atténuation du changement climatique, la Stratégie nationale pour les aires protégées ou encore le Plan pollinisateurs 2021-2026.
Au niveau européen, les États membres ont adopté en 2024 le Règlement sur la restauration de la nature qui introduit pour la première fois des obligations juridiques de résultats en matière de restauration écologique. Il fixe des objectifs progressifs avec 30 % de milieux restaurés d’ici 2030, 60 % d’ici 2040 et 90 % d’ici 2050 et une évolution nette de la biodiversité dite « ordinaire ». Ce règlement se déclinera sur le territoire français par un plan national nommé « Agir pour restaurer la nature ». Il vise tous les types de milieux : cours d’eau, zones humides, forêts, espaces agricoles ou urbains, milieux marins et se construit en concertation avec les citoyens.
Quels sont, selon vous, les objectifs et mesures prioritaires ?
Vous pouvez apporter votre contribution à l’élaboration du Plan national d’actions « Agir pour restaurer la nature » en répondant à un questionnaire en ligne, en participant à l’une des réunions locales proposées par les acteurs de votre région ou en participant à l’un de ces webinaires :
En France, l’Office français de la biodiversité joue un rôle clé pour faire de ces politiques publiques une réussite. Il mobilise ses compétences pour accompagner l’ambition nationale et européenne en matière de restauration de la nature. L’OFB :