Depuis 2021, le maërl fait l’objet d’un suivi rigoureux par les agents de l’Office français de la biodiversité. Les derniers relevés dans l’anse du Poulmic, montrent une forte dégradation de cet habitat.
Encore peu connu du grand public, le maërl est un habitat constitué de quelques espèces d’algues rouges calcaires sensibles à la lumière et à la température de l’eau. Au fil des années, ces algues s’accumulent pour former des bancs sur une épaisseur pouvant aller jusqu’à plusieurs mètres.
La croissance de ces algues est extrêmement lente – de l’ordre du millimètre par an – rendant cet habitat particulièrement vulnérable. Une fois dégradé, un banc de maërl peut mettre des centaines d’années à se reconstituer.
Les bancs de maërl jouent pourtant un rôle essentiel pour la biodiversité marine : ils peuvent abriter plus de 1 500 espèces et sont des lieux privilégiés pour l’alimentation des coquilles Saint-Jacques, le broutage des bars et la ponte des dorades, des seiches et des ormeaux.
En rade de Brest, les bancs de maërl occupent plus de 5 000 hectares. Afin de mieux connaître l’état de santé de ces habitats fragiles, l’Institut universitaire européen de la mer (IUEM) et le Parc naturel régional d’Armorique ont mis au point un protocole de suivi basé sur des relevés photographiques permettant d’évaluer la quantité d'individus et d'espèces présentes sur différentes stations.
En février 2025, les agents de l’Office français de la biodiversité accompagnés par le Parc ont réalisé plusieurs plongées, notamment dans l’anse du Poulmic.
Ce secteur, suivi depuis 2012, montre une nette dégradation ces quatre dernières années. Cette dégradation est le résultat d’une accumulation de facteurs : enrichissement excessif en nutriments issus de l’Aulne, impact des matériels conchylicoles perdus et obstruction de la lumière par les installations marines.
A terme, les suivis réguliers permettront d’établir un état de référence de cet habitat et d’évaluer l’impact des activités humaines et naturelles. Ils sont essentiels pour mieux orienter les actions de conservation et garantir la préservation de ce trésor discret mais vital de la biodiversité bretonne.