Dans le cadre de sa mission de police de l’environnement, l’Office français de la biodiversité a mobilisé 14 inspecteurs de l’environnement pour des opérations de contrôle et de police judiciaire lors de la grande braderie de Lille, qui s’est déroulée le week-end des 6 et 7 septembre. Le commerce illégal d’espèces protégées ou réglementées par la convention de Washington était ciblé.
Les agents, issus du service départemental du Nord, mais aussi de renforts régionaux, se sont répartis en 3 équipes. 7 km des 51 km d’étals de la braderie ont été contrôlés, avec un ciblage des rues dédiées aux brocanteurs professionnels.
Les inspecteurs de l’OFB travaillaient en civil pour cette opération.
14 procédures judiciaires ont été ouvertes et 224 objets ont été saisis. Il s’agit en grande majorité d’ivoire d'éléphants (199) les autres saisies étant composées de coquillages, de papillons, d'objets en écaille de tortue marine et d’espèces naturalisées.
Les délits identifiés relèvent de la détention et de la mise en vente irrégulière de spécimens repris à la Convention de Washington (CITES) ou d’espèces protégées sur le territoire national.
Le commerce illégal de l’ivoire était l’une des cibles principales du contrôle de l’OFB, car il constitue, avec l’altération des milieux naturel, une des causes principales de la disparition des éléphants. Cette espèce bénéficie de la protection la plus élevée de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore (CITES ou convention de Washington).
Depuis janvier 2022, le commerce d’ivoire est strictement interdit sans certificat délivré par les autorités. Avant cette date, le commerce d’ivoire était limité aux objets travaillés anciens, antérieurs à 1947. Le renforcement de la réglementation au sein de toute l’Union européenne et la nécessité d’un certificat CITES pour toute vente d’objet travaillé en ivoire vise à renforcer la lutte contre le braconnage et le trafic de l’ivoire, dans un contexte où le braconnage d'éléphants et le trafic d'ivoire ont atteint des niveaux record. On estime entre 20 000 et 30 000 le nombre d'éléphants d'Afrique chassés illégalement chaque année.
Les procédures judiciaires ont été adressées au procureur de la République pour le délit de vente irrégulière d’espèce non domestique, les peines encourues allant jusqu’à 3 ans de prison et 150 000 euros d'amende.