Presse
Grand Est
National

1,8 tonne d’ivoire détruite à Reims

Police de l'environnement
Sensibilisation

Le Fonds international pour la protection des animaux (IFAW) et l’Office français de la biodiversité (OFB) ont organisé une destruction d’ivoire de grande ampleur ce 28 novembre. Elle vise à endiguer son commerce et à alerter sur un trafic responsable de la mort de milliers d’éléphants chaque année.

Lancée en 2015 par IFAW, la campagne « Je donne mon ivoire » visant à inciter les personnes possédant tout objet en ivoire – défenses, bibelots, bijoux – à le remettre à des fins de destruction a connu un véritable succès. Depuis, l’équipe d’IFAW constate des sollicitations croissantes et de nombreuses personnes sont toujours en demande d’une solution pour se débarrasser de leurs objets.

À travers cette collaboration, les forces de l’ordre reconnaissent l’importance de fournir une réponse aux particuliers demandant à se dessaisir de leurs objets en ivoire.

Depuis 2015, des centaines d’objets et de défenses brutes ou travaillées, issues de saisies et surtout de dons de particuliers, ont été constatés par IFAW, l’OFB et la douane française. Le temps est venu de détruire ce stock afin de s’assurer que ces objets ne seront jamais réintroduits dans le circuit commercial. En tout, ces 1800 kilos représentent environ 180 éléphants, qui ont été convoités pour leurs défenses pour faire des articles de décoration. La quantité des objets collectés montre surtout l’importance de pérenniser à l’avenir un système sécurisé de collecte et de destruction de l’ivoire, pris en charge par l’État.

Une grande opération de destruction a ainsi été organisée à Reims ce 28 novembre sous le haut patronage de Sarah El Haïry, secrétaire d'État chargée de la Biodiversité. L’ivoire a d’abord été détruit par broyage puis par combustion.

Sarah EL HAÏRY, secrétaire d’Etat chargée de la Biodiversité, déclare : « Estimé à plus de 20 milliards de dollars au niveau mondial, le commerce illégal d’espèces de faune et de flore sauvages protégées fait partie des trafics les plus lucratifs. Il est très souvent le fait d’organisations criminelles structurées, disposant d’une véritable stratégie. Ce sera seulement avec une coordination de l’ensemble des forces de l’Etat qui interviennent pour la protection des espèces sauvages protégées que sera relevé le défi de désorganisation et de démantèlement de ces réseaux de criminalité organisée. Ces opérations collectives doivent permettre de traduire en justice les éco-délinquants auteurs d’infractions visant les espèces sauvages et de saisir des tonnes de produits illicites. Ma ligne directrice est claire, c’est la tolérance zéro ! » Elle ajoute : « La planification écologique mise en œuvre par le Gouvernement – et dont la Stratégie nationale biodiversité que je présenterai prochainement constitue un des livrables – irriguera l’action de tous les agents assermentés, militaires, inspecteurs de l’environnement et magistrats qui luttent contre cette dégradation de la biodiversité mondiale. »

« La demande exponentielle pour la prise en charge de ces objets depuis la première collecte en 2015 témoigne du réel besoin d’offrir aux particuliers une solution pour se dessaisir de leur ivoire, que ce soit par conviction éthique ou faute de pouvoir le vendre légalement suite aux dernières évolutions de la règlementation » déclare Mia Crnojevic-Cherrier, chargée de campagnes chez IFAW. « Le commerce de l'ivoire reste une menace prégnante pour les populations d'éléphants. Des milliers d’éléphants sont braconnés chaque année pour y répondre » ajoute Mia Crnojevic-Cherrier.

« Procéder à la destruction de cet ivoire permet d’en retirer un maximum du circuit afin d’éviter de futures mises en vente, qui seraient illégales. En tant qu’acteur au service de la mise en œuvre de la CITES, la Convention sur le commerce international des espèces sauvages, l’Office français de la biodiversité est mobilisé au quotidien pour lutter contre le trafic d’espèces. Je ne peux donc que me satisfaire de notre contribution à cette action, à la lutte contre le commerce illégal d’ivoire et à ses effets induits sur le braconnage des éléphants. » explique Olivier Thibault, Directeur général de l’OFB.

IFAW France s’engage également à planter un arbre au Zimbabwe par kilo d’ivoire reçu afin de contribuer à restaurer l’habitat des éléphants dont la destruction compte parmi les principales causes de l’érosion de la biodiversité en cours.

L’opération de destruction s’est faite avec l’appui du ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, du Commandement pour l’Environnement et la Santé (CESAN), du ministère de la Justice, et de l’UICN France. La Douane a associé également son stock d’ivoire à cette opération.

Téléchargez le communiqué de presse