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Provence-Alpes-Côte d'Azur

D’importants travaux au domaine des Grandes Cabanes du Vaccarès sud

Espaces naturels protégés

A l’été 2021, l’Office français de la biodiversité (OFB) a réalisé des travaux importants sur le domaine des Grandes Cabanes du Vaccarès sud pour préserver la richesse des habitats et des espèces.

Situé sur la commune des Saintes-Maries-de-la-Mer en Camargue, le domaine des Grandes Cabanes du Vaccarès Sud est un espace naturel protégé d’une superficie de 473 hectares. Il a été acquis par le Conservatoire du littoral en mars 2012 qui en a confié la gestion à l’OFB.

Le site, constitué d’une remarquable mosaïque de milieux doux et saumâtres (sansouïres, pelouses, jonchaies, baisses, mares temporaires…), est intégré dans un ensemble de zones humides abritant de nombreuses espèces floristiques et faunistiques à forte valeur patrimoniale.

La gestion de l’eau au cœur du fonctionnement du site

À l’origine, les marais temporaires ou semi-permanents en milieu méditerranéen se mettaient en eau naturellement à l’automne après une période plus ou moins longue d’assèchement par évaporation. L’endiguement de la Camargue, réalisé à la fin du 19e siècle pour protéger les habitats et des cultures faces aux inondations du delta, a obligé l’Homme à gérer par des vannes ou des pompes l’irrigation et le drainage des marais.

Les « assecs » naturels ont plusieurs effets bénéfiques comme la minéralisation des sols, qui évite l’envasement des marais, et le développement de la biodiversité (plus grande diversité de plantes aquatiques, accessibilité de la microfaune pour les oiseaux, etc.).

Sur les différents marais du site des Grandes Cabanes, les gestionnaires assurent donc artificiellement l’alternance de ces cycles assec / mise en eau selon une périodicité et une durée variable en fonction des habitats. Cette gestion est essentielle pour l’accueil des populations d’oiseaux d’eau et pour l’accroissement des communautés d’herbiers aquatiques originelles (éviter la banalisation des milieux) tout en limitant notamment la colonisation par les espèces envahissantes telles que la Jussie et le Baccharis.

Des travaux réalisés pour faciliter la gestion de l’eau et préserver la biodiversité

Travaux sur le marais de la Sigoulette. Crédit photo : Antoine Arnaud / Tour du Valat

Lors de l’été 2021, ce sont les marais principaux du site (la Sigoulette et Costières), représentant 160 hectares, qui ont été asséchés. Au préalable, des pêches de sauvegarde menées pendant deux semaines ont permis de transférer les poissons vers des zones en eau.

Cette période d’assec, fût l’occasion pour l’OFB, gestionnaire du site, de mener d’importants travaux financés par l’établissement et ses partenaires.

Ces travaux avaient pour objectifs de lutter contre les espèces exotiques envahissantes (Baccharis halimifolia et Jussie), favoriser les continuités hydrauliques entre les zones humides, restaurer et créer des ilots de nidification :

  • restauration hydraulique entre les marais de la Sigoulette et Chavoutier (financement Conservatoire du littoral) et de la Sigoulette et Costière (financement Région Sud PACA et Conseil Départemental 13).
  • restauration et création d'ilots de nidification pour les laro-limicoles coloniaux (co-financement Fondation du Patrimoine et OFB). Un 1er îlot a été créé en 2016 dans le cadre du programme européen Life+ ENVOLL pour faciliter la nidification de ces espèces protégées en déclin. Remplissant son rôle, le dispositif a aujourd’hui besoin d’être restauré et complété par l’installation d’un second îlot.  
  • lutte contre les espèces exotiques envahissantes (financement Plan France Relance) : gyrobroyage forestier contre le Baccharis halimifolia, intervention mécanique sur la jussie et chantier d’arrachage manuel sur les deux espèces.
  • reprofilage des dragues de circulation de l'eau (financement OFB)

Etude de la connectivité écologique intra-lagunaire

En parallèle de ces travaux, des suivis des déplacements des anguilles européennes produites par deux bassins versants de l’Etang du Vaccarés ont été mis en place dans le cadre du projet COLAGANG. Cette étude menée jusqu’en 2025 par l’OFB et La Tour de Valat a deux objectifs :

  • Connaître le devenir des anguilles dans les bassins poldérisés
  • Suivre la dynamique de dévalaison : période, synchronisme et facteurs environnementaux impliqués.