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Dronne : un nouveau projet pour Mission Nature

Mobilisation

La première édition du jeu Mission Nature, qui s’est clôturée le 31 mars dernier, est un franc succès. Le produit affecté à l’Office français de la biodiversité, grâce à la vente des tickets du jeu de grattage lancé par la FDJ, a dépassé l’objectif fixé et a atteint plus de 7 millions d’euros. Une opportunité de soutenir un projet complémentaire de restauration écologique et de renaturation, celui du site de Reyraud sur la rivière Dronne, en Nouvelle-Aquitaine.

Le site de Reyraud est un ancien site industriel. Il se compose d’un ancien moulin, d’une usine hydroélectrique, de bâtiments industriels en ruines et de plusieurs parcelles (boisements, prairies, îles). Situé sur la partie basse de la rivière Dronne, il abrite des habitats et des espèces d’intérêts communautaires comme le Vison d’Europe, la Loutre, la Cistude, la Grande mulette, la Grande alose, la Lamproie marine et l’Anguille européenne. S‘étendant sur 200 km, la rivière Dronne constitue un point de passage obligatoire pour la plupart des migrateurs. Il se trouve au cœur deux sites Natura 2000 contigus (Natura 2000 vallée de la Dronne et Natura 2000 vallée de la Double).

Un site emblématique pour plusieurs espèces vulnérables

Le syndicat d’aménagement du bassin versant de la Dronne aval (SABV DA) a acquis ce site en décembre 2019, grâce à une aide financière de 80 % du FEDER Nouvelle Aquitaine. Le SABV DA est également lauréat des trophées des réserves de biosphère du bassin de la Dordogne à l'UNESCO.

En 2022, une étude de renaturation du site est portée par l’établissement public territorial du bassin de la Dordogne (EPIDOR). Le dimensionnement du projet de restauration écologique de ce site a fait l’objet d’une large concertation, en collaboration avec l’Agence de l’eau Adour Garonne et la Région Nouvelle-Aquitaine. En 2023, le SABV DA a déposé un dossier dans le cadre de l’appel à projets restauration écologique lancé par l’OFB pour Mission nature.

Des enjeux écologiques majeurs

Le site de Reyraud présente des enjeux écologiques importants liés à sa situation stratégique au sein de la Vallée de la Dronne de Brantôme, à sa confluence avec l’Isle. Il comprend un corridor fluvial sur la partie aval, fréquenté par des espèces amphihalines comme l’anguille européenne, la Grande alose et la Lamproie marine.

Il bénéficie aussi d’une situation privilégiée entre la Vallée de la Dronne et les Vallées de la Double. Sur 53 % du site (environ 4,8 ha), cinq types d’habitats se succèdent : des herbiers dans la rivière, des forêts alluviales, de hautes herbes qui se développent sur des sols humides ou en lisières de forêts humides, des prairies.

Les aménagements prévus

Les travaux auront pour but de supprimer les vestiges des anciens aménagements et l’héritage des activités humaines industrielles qui dégradent la bonne fonctionnalité des milieux et des habitats d’espèces. Les financements apportés par Mission Nature permettront de contribuer par exemple à :

  • L’arasement du seuil avec la restauration de la continuité écologique ;
  • La désartificialisation de bâtiments industriels ;
  • La désimperméabilisation du sol ;
  • La remise à « l’air » du Chalaure (affluent de la Dronne) qui passe actuellement sous un bâtiment. La Dronne est un axe prioritaire à l’échelle du bassin Adour-Garonne pour la restauration des populations de poissons migrateurs, notamment l’anguille, l’alose et la lamproie.

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La Dronne : Eldorado du Vison d'Europe

Le Vison d’Europe est le mammifère le plus menacé du continent. Ce petit carnivore de la famille des Mustélidés ne subsiste à l’état sauvage que dans six pays, dont la France. Il évolue dans les milieux aquatiques comme les rivières, où il se nourrit d’amphibiens, de poissons, de petits rongeurs et d’écrevisses. La rivière Dronne est un véritable corridor fluvial pour cette espèce. Cela signifie qu’il peut y vivre, s’y reproduire et se nourrir.

Le Vison d’Europe est classé par l’UICN en danger critique d'extinction au niveau mondial. C’est la dernière étape avant de le déclarer comme disparu à l’état naturel. Ce type de site qui accueille favorablement ces espèces est donc à sauvegarder.

Un Plan national d’actions (PNA) est mis en œuvre en France pour y remédier. Une des 3 actions principales de ce PNA est le développement d’un élevage conservatoire du Vison d’Europe dans le parc animalier Zoodyssée, dans les Deux Sèvres, qui a permis la naissance de plusieurs petits depuis 2020.