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Échapper à l’ère des pandémies

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La plateforme intergouvernementale, scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) vient de sortir un rapport intitulé « Échapper à l’ère des pandémies ». Dans ce document, les experts mettent en garde contre des crises plus importantes dans le futur et proposent des pistes pour réduire les risques.

Du 27 au 31 juillet 2020, 22 experts de l’IPBES se sont réunis virtuellement pour débattre du sujet « biodiversité et pandémies ». Ensemble, ils ont évoqué l’origine et les facteurs d’aggravation des épidémies, et ont émis des solutions pour s’attaquer aux facteurs de risques.

Synthèse de ces échanges basés sur des données scientifiques, le rapport souligne le lien entre activités humaines, érosion de la biodiversité et pandémies. Ainsi comme l’affirme le Dr. Peter Daszak, président d’EcoHealth Alliance et de l’atelier de l’IPBES : « Ce sont les mêmes activités humaines qui sont à l'origine du changement climatique, de la perte de biodiversité et, de par leurs impacts sur notre environnement, du risque de pandémie. Les changements dans la manière dont nous utilisons les terres, l'expansion et l'intensification de l'agriculture, ainsi que le commerce, la production et la consommation non durables perturbent la nature et augmentent les contacts entre la faune sauvage, le bétail, les agents pathogènes et les êtres humains ».

Le document insiste aussi sur la nécessité de prévenir ces épidémies plutôt que de les guérir. Selon les experts, le coût de la prévention des pandémies serait 100 fois moins élevé que le coût pour y répondre. Pour aborder le problème en amont, les experts préconisent de s’attaquer aux facteurs de risques comme la déforestation ou le commerce des animaux sauvages, de prévoir les zones à risques et de combler les lacunes en matière de recherche. En ce sens, ils proposent plusieurs options politiques comme la création d’un Conseil intergouvernemental de haut niveau sur la prévention des pandémies pour coordonner les politiques publiques internationales ou la taxation des activités à hauts risques de pandémie.

Le rapport recommande également d’adopter une approche « One health » qui lie santé de l’Homme, des animaux et de l’environnement. Tirer partie des travaux menés dans ces trois secteurs permettraient de mieux s’attaquer aux causes des problèmes de santé. Par exemple, le suivi sanitaire de la faune sauvage, mission exercée par les agents de l’OFB, pourrait permettre de définir et tester des stratégies de prévention des pandémies.

Échapper à « l’ère des pandémies », nécessitera un profond changement d'approche pour passer de la réaction à la prévention. Le travail de ces experts permettra ainsi d’éclairer les décideurs et les politiques quant aux nouvelles perspectives sur la réduction des risques et les options de préventions.

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