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Inventaire d'oiseaux nicheurs dans le Morbihan

Connaissances & données
Espèces
Milieu terrestre

Le 5 mai dernier, le service départemental du Morbihan s’est rendu sur le site de Coëtquidan, afin d’inventorier les espèces d’oiseaux communs nicheurs sur cette zone remarquable de lande sèche.

Dans le cadre du programme de connaissance STOC (suivi temporel des oiseaux communs) en lien avec le Museum d’Histoire Naturelle, des missions de connaissance sont réalisées par les agents de l’OFB. Le bilan de la capture sur Coëtquidan s’établit à 29 individus pour 13 espèces différentes dont quelques-unes d'intérêt patrimonial, comme la fauvette pitchou et le bruant jaune pour les plus emblématiques. 34 espèces ont pu être observées.

Fauvette pitchou ( Sylvia undata). Crédits : Sébastien Gautier / OFB
Bruant jaune ( Emberiza citrinella). Crédits : Sébastien Gautier / OFB

Pour cette première session, 2 oiseaux contrôlés restent fidèles à leur site de nidification : un rouge gorge familier bagué le 03/05/17 et une fauvette des jardins baguée l'an passé le 03/05/19. Cette femelle a niché l'an passé sur le site puis est repartie hiverner en Afrique de l'Ouest pour revenir à nouveau nicher sur le site de Coëtquidan.

Fauvette des jardins (Sylvia borin). Crédits : Sébastien Gautier / OFB
Tourterelle des bois (Streptopelia turtur). Crédits : Sébastien Gautier / OFB

Pourquoi mettre en place un suivi des oiseaux communs ?

Les oiseaux des campagnes françaises sont en déclin. Un tiers de leurs populations a disparu en quinze ans. Les oiseaux des milieux agricoles, comme l’alouette des champs, la tourterelle des bois  et le bouvreuil pivoine déclinent rapidement. En Bretagne, 59 espèces d’oiseaux nicheurs sont inscrits sur la liste rouge des espèces menacées sur les 180 espèces que l’on trouve en région Bretagne.

Le programme de connaissance STOC du Museum d’Histoire Naturelle et de l’OFB permet d’assurer le suivi de ces oiseaux nicheurs et d’étudier cet espace stable a priori. Le STOC repose à la fois sur une évaluation des variations spatiales et temporelles de l’abondance des populations nicheuses d’oiseaux communs.

Pour le site d'étude du camp militaire de Coëtquidan (56), le baguage est un outil d'aide à la gestion.  L’analyse des variations de la survie des adultes et du succès de la reproduction, la diversité spécifique permettent d’orienter et d’adapter la gestion en faveur des espèces patrimoniales inféodées à la lande sèche.  Il est agréable de constater que le site de Coëtquidan accueille bon nombre d’espèces à forts enjeux  patrimoniaux. Les activités militaires du site sont tout à fait compatibles avec le bon état de conservation de ces dernières. La diversité des milieux qui le composent constitue une mosaïque d'habitats très favorable à l'avifaune. Avec le temps, le recueil de données permet d’affiner les orientations de gestion à mettre en œuvre en faveur de la protection des habitats et des espèces en concertation avec le ministère des Armées.

Pourquoi les oiseaux communs nicheurs disparaissent ?

Au fil des décennies, l’intensification de l’agriculture , la modification des pratiques a modifié les paysages et l’usage des terres, les parcelles ont été agrandies, l’utilisation de produits phytopharmaceutiques plus performants s’est développée. Par ailleurs, le réseau de haies et les boisements, qui sont les habitats des oiseaux, ont été réduits. Les prairies permanentes, la lande, importantes pour des oiseaux comme la tourterelle des bois (-44 % depuis 2007 (Jiguet 2017) ou la fauvette pitchou (-66 % depuis 2001, fort déclin, et -57 % sur les 10 dernières années), sont des milieux qui ont  particulièrement régressé. Ces évolutions importantes des milieux naturels des oiseaux nicheurs ont des conséquences sur la biodiversité dans son ensemble. En effet, ces oiseaux insectivores participent, en les consommant, à la régulation des populations d’insectes ravageurs des cultures.