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Bretagne

Les pêcheurs bretons et l’Office français de la biodiversité valorisent la voie du dialogue

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Le vice-président du comité des pêches du Finistère, Philippe Perrot a reçu au matin du 9 avril sur son navire, des hauts représentants de l’Office français de la biodiversité, Olivier Thibault, son directeur général et Alain Pibot, coordinateur national du programme Life Marha.

A bord du Ménestrel, navire en bois d’une dizaine de mètres et d’une quarantaine d’années, le temps d’une brève marée à la drague en rade de Brest, Philippe Perrot a pu expliquer les spécificités de son métier et de ses liens étroits avec le milieu marin.

Des échanges francs et nourris ont permis d’éclaircir plusieurs points :

  • la saisonnalité (d’octobre à mars) et la réglementation de la pêcherie de coquille Saint-Jacques en rade de Brest (une trentaine de navires) ;
  • la cohabitation dans un espace contraint (180 km²) avec de nombreux acteurs, en particulier la Marine nationale ;
  • le bon rendement et la valorisation d’un produit phare ;
  • la pression de la drague sur le milieu, notamment en zone Natura 2000, et l’attention à préserver les bancs de maërl ;
  • l’adaptation des engins pour une meilleure sélectivité sur le fond et un impact amoindri ;
  • le projet d’initier une pêcherie de coquille Saint-Jacques en plongée sur les zones les plus sensibles et les moins turbides ;
  • les campagnes d’ensemencement des gisements en lien avec l’écloserie coopérative du Tinduff ;
  • les perturbations de l’exploitation liées aux espèces invasives (étoiles, crépidules…) et aux toxines (ASP) ;
  • les pollutions multiples et galopantes venues de la terre.

A l’issue du prélèvement d’un échantillon de contrôle effectué par Philippe Perrot, Olivier Thibault et Alain Pibot ont été reconduits à terre où ils ont pu visiter la criée de Brest afin d’y constater le travail de valorisation de nombreuses espèces conduit par Ronan Floch et ses équipes (une vingtaine de personnes).

« C’est crucial de pouvoir dialoguer et travailler en bonne intelligence avec les pêcheurs. Cela nous permet de mieux bénéficier de leurs connaissances, de leur approche pratique des écosystèmes, tout en rappelant les enjeux de préservation » a souligné Olivier Thibault, directeur général de l’OFB.

« Nous sommes toujours heureux de pouvoir partager notre expérience du milieu marin, notre savoir du terrain et du quotidien. Nos pratiques ont su évoluer pour mieux inscrire notre exploitation dans la durée. Il faut continuer et mieux aider les jeunes à suivre cette belle vocation », a insisté Philippe Perrot.