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L’OFB et le CNRS bâtissent des ponts entre recherche en écologie et conservation de la biodiversité

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L’Office français de la biodiversité (OFB) et le Centre d’Ecologie Fonctionnelle et Evolutive (CEFE) travaillent ensemble depuis plusieurs années en apportant un soutien méthodologique aux parcs nationaux et sur la gestion des grands carnivores en France. Ces deux collaborations à long terme sont aujourd’hui documentées dans un article scientifique, expliquant comment les deux institutions visent à combler le fossé entre recherche et conservation de la biodiversité.

Pour documenter et enrayer la perte de biodiversité, plusieurs étapes clés consistent à surveiller, quantifier les tendances et évaluer l’efficacité des stratégies de gestion des populations d'espèces sauvages.

Grâce aux innovations technologiques croissantes, de plus en plus de données sont collectées et de nouvelles approches quantitatives sont constamment proposées. Ces développements rapides s'accompagnent d'un besoin croissant de compétences analytiques créant ainsi une distance croissante entre les méthodes de travail des chercheurs et celles des gestionnaires de la biodiversité. C’est pourquoi l’OFB et le CEFE ont uni leurs forces afin de combler ce fossé en mettant en place deux collaborations de long terme qui font aujourd’hui l’objet d’un article scientifique.

La première collaboration vise à fournir un soutien méthodologique aux parcs nationaux et autres aires protégées dans la conception et la mise en oeuvre de protocoles de suivi scientifique.

La seconde repose sur la gestion des grands carnivores. Une chercheuse récemment recrutée par l’OFB sur les grands carnivores partage d’ailleurs son temps de travail entre le CEFE et l'OFB. Ces deux études de cas illustrent les modalités d'un travail collaboratif entre des institutions publiques opérant à différents niveaux de la conservation de la biodiversité pour la co-construction d’agendas de recherche et le partage de connaissances.

Ces collaborations s'accompagnent aussi de plusieurs défis. Le partage de connaissances et l'apprentissage mutuel restent difficiles à des échelles plus grandes que celles des équipes concernées. Les personnes travaillant à cette interface doivent faire preuve d'une bonne capacité d'écoute, respecter les besoins de tous les partenaires et faire preuve de flexibilité. L’échange de connaissances nécessite du temps, ce qui réduit la productivité mesurée selon des indicateurs quantitatifs basés sur les publications scientifiques ou les rapports institutionnels. Ces collaborations peuvent aussi être difficiles à assumer socialement et restent fragiles car elles dépendent d'une bonne compréhension des différences de gouvernance entre les partenaires.

Le succès d'une telle collaboration est favorisé par des relations étroites et à long terme, et par la co-construction de projets à des stades précoces. Le partage d'un espace commun facilite aussi les interactions en face à face, lors de sessions de travail ou de moments plus informels, favorisant ainsi le partage d’une culture scientifique et la confiance réciproque entre partenaires.


La référence de la publication est : Couturier, T., Bauduin, S., Astruc, G., Blanck, A., Canonne, C., Chambert, T., Chiffard, J., Cosquer, A., Cubaynes, S., Curtet, L., Dortel, E., Drouet-Hoguet, N., Duchamp, C., Francesiaz, C., Grente, O., Jailloux, A., Kervellec, M., Lauret, V., Lebreton, J.-D., Louvrier, J., Marescot, L., Mathevet, R., Navas, M.-L., Perrot, C., Poulet, N., Quenette, P., Salas, M., Souchay, G., Vanpé, C., Besnard, A., Gimenez, O. (2023). Building spaces of interactions between researchers and managers: Case studies with wildlife monitoring and conservation in France. Ecological Solutions and Evidence

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