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Océan Indien

Lutte contre le braconnage de tortues marines à Mayotte : un homme lourdement condamné

Police de l'environnement
Réglementation

Dans la nuit du 15 au 16 mars 2025, à Kani-Kéli au sud de Mayotte, douze inspecteurs de l’environnement de l’OFB (six du service départemental de Mayotte et quatre venus en renfort de la Réunion) ont été mobilisés dans le cadre d’une opération de police qui a permis l’arrestation d’un braconnier multirécidiviste de tortues vertes.

Une mission de police minutieusement préparée

Afin de connaître le mode opératoire des braconniers, des informations ont été recueillies, pendant plusieurs mois, par les associations de protection de la nature implantées localement et au niveau national, et grâce au concours du REMMAT (Réseau d’échouage mahorais de mammifères marins et de tortues marines) dont le Parc naturel marin de Mayotte (PNMM) est un acteur majeur.

Un dispositif de surveillance a été mis en place sur les plages où les tortues vertes ont l’habitude de venir pondre et où elles sont régulièrement victimes d’actes de braconnage. Une opération appuyée par la gendarmerie de Mayotte a permis d’interpeller en flagrant délit le principal suspect d’actes de braconnages. Celui-ci avait déjà été condamné pour des faits similaires en 2017 et 2019. En début d’année, il avait réussi à prendre la fuite lors d’une mission de lutte anti-braconnage organisée en Petite terre alors que l’un de ses complices avait pu être interpellé grâce au concours de la gendarmerie maritime.

Opération anti-braconnage de tortue verte à Mayotte. Crédit : Virginie Perraud / OFB

Il a été jugé en comparution immédiate mercredi 19 mars 2025. Il est condamné à cinq ans de prison, dont 4 fermes, et à verser 3.000 euros de dommages et intérêts à chacune des associations parties civiles, Les Naturalistes, Oulanga Na Nyamba - association locale de protection des tortues - et Sea Shepherd France. En outre, ces associations reçoivent conjointement 1500 euros pour les frais d'avocats. À l’issue de sa peine, le braconnier a interdiction de se rendre sur n’importe quelle plage de Mayotte pendant 3 ans.

La tortue verte, espèce emblématique à Mayotte, protégée et menacée

Parmi les différentes menaces pour la tortue verte (Chelonia mydas) à Mayotte (attaques de chiens errants, pêche accidentelle au filet, pollution marine, observations non respectueuses), le braconnage est la plus dévastatrice puisque l’on estime que chaque année à Mayotte, au moins 10% des tortues venues pondre sont braconnées. Environ 3000 tortues vertes viennent pondre sur les plages mahoraises chaque année . Si les tortues vertes disparaissent de Mayotte, c’est toute la population de tortues vertes de la région qui sera affectée.

La Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES), aussi appelée Convention de Washington, protège à l’échelle mondiale toutes les espèces de tortues en interdisant leur commercialisation. La France protège aussi leurs œufs et leurs habitats.