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Comment nourrir 10 milliards d’individus dans le monde en préservant la biodiversité ? Faut-il relocaliser la production agricole ? Peut-on encore manger de la viande ? Peut-on manger sain, écologique et pas cher ? Ces questions ont fait l’objet de débats et d’échanges lors de l’Université populaire de la biodiversité samedi 27 novembre à Tours.

L’alimentation est un enjeu mondial pour l’être humain. Sur tout le territoire de nombreux acteurs trouvent des solutions vertueuses pour favoriser la production et la biodiversité. « Le régime alimentaire des Français est déséquilibré : trop de protéines animales, pas assez de féculents... Nous devons diversifier les aliments que nous mangeons et privilégier les produits de saison et locaux en limitant le gaspillage », indique Thierry Caquet, directeur scientifique de Inrae.

Afin d’aller plus loin que ce constat, cette table ronde donnait la parole à différents acteurs du territoire. Benoit Lavaud, patron pêcheur sur le Roquet II à Royan en Charente-Maritime témoigne des choix qu’il a fait dans le cadre de son activité : « Pour moi c’est essentiel de faire un produit de qualité et de préserver la ressource en même temps ».

Benoit a choisi la pêche à la palangre pour des raisons éthiques : « les poissons sont sortis de l’eau vivants, s’ils n’ont pas la taille réglementaire ou qu’il s’agit d’espèces protégées nous les rejetons à la mer », décrit le pêcheur, précisant que leur chair est donc plus tendre, le poisson est plus beau sur l’étal du poissonnier. « C’est un label de qualité et quand le consommateur a de la qualité, il revient », conclut Benoit.

David Gélineau, élève des vaches dans les basses vallées angevines en Indre-et-Loire. Il a dû s’adapter à son environnement qui est régulièrement inondé.
« A l’école, j’ai appris à produire des vaches laitières, aujourd’hui je m’adapte au territoire pour préserver les basses vallées » décrit l’éleveur. 

Il explique que le maire d’Angers a encouragé les écoles à se fournir en lait et en viande auprès des éleveurs locaux « Nous avons touché 12 000 enfants qui mangent à la cantine le midi, c’est ce qu’on appelle une filière longue de proximité ». L’agriculteur avoue que cela a pris du temps et beaucoup de réunions, mais au final, c’est une réussite.


Martin Desplat est paysan boulanger. Un métier exigeant, mais riche de sens.
Il possède une ferme à Dolus-le-Sec en Indre-et-Loire et produit ce qu’il consomme pour son activité de boulanger, mais aussi pour « nourrir » les habitants autour de lui. 

« Mes 10 hectares de blé me suffisent pour produire de la farine, et j’utilise le fumier de mes vaches, explique Martin, c’est un cycle vertueux : mon activité d’élevage est complémentaire je suis autonome en fertilisation ». C’est un homme épanoui et heureux qui conclut son intervention sous les applaudissements : « C’est un choix de vie avec ma compagne. Je ne sens pas seul : l’agriculture c’est du partage avec les voisins et les gens qui vivent autour de moi ».

Benoît Piètrement, céréalier dans le Grand Est, est également vice-président de l’Association générale des producteurs de blé. Il défend la production en circuit court : « Dans mes propres champs, je m’arrange avec un confrère éleveur pour que ses moutons viennent brouter selon les dates réglementaires : cela m’évite de broyer et surtout cela favorise un autre écosystème rendu possible par les ovins ». il est convaincu que ce sont pas uniquement les politiques publiques qui viendront changer le modèle économique : « Ce sont les consommateurs qui ont le pouvoir : le rôle et le choix des consommateurs détermine nos actions de demain ».

Pour conclure cette table ronde, Didier Onraita, président de Day by Day est venu présenter le concept de la chaine de magasins qu’il a conçue. Cette chaine de magasins est le premier réseau d’épiceries en vrac avec plusieurs antennes dans toutes les régions de France. Après la seconde guerre mondiale, les gouvernements successifs ont prôné l’agriculture intensive. La population a augmenté considérablement en un temps court. « Pour acheter moins, il faut acheter la juste quantité, nous avons donc revisité l’achat en vrac avec du vrac sec et des liquides non périssables. Le vrac du frais ce sont les bouchers, les primeurs, les fromagers. Nous devons raisonner en vertical et plus à l’horizontal ».