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Hauts-de-France

Protéger les dernières populations de Sonneur à ventre jaune

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En Hauts-de-France, le projet PAXSON a pour objectif de préserver un amphibien menacé, le Sonneur à ventre jaune. Ce projet a été financé par l’Office français de la biodiversité (OFB).

Le Sonneur à ventre jaune (Bombina variegata) est un petit amphibien facilement reconnaissable à sa face ventrale jaune tachetée de noir qui contraste avec son dos marron.
Si l’espèce était largement présente en France au début du 20e siècle, elle n’est désormais plus recensée que dans quelques régions. Aujourd’hui, le sonneur à ventre jaune est classé « espèce vulnérable » dans la liste rouge française des espèces menacées et « espèce en danger » sur la liste rouge de Picardie.

Pour tenter d’inverser cette tendance, un Plan national d’actions a vu le jour en 2011 et une déclinaison régionale a été rédigée par Picardie Nature en 2012.
Dans le cadre de l’appel à projets MobBiodiv’2020, l’OFB a financé le projet PAXSON piloté par le Conservatoire d’espaces naturels (CEN) Hauts-de-France. Ce projet multi-partenarial qui inclut les gestionnaires forestiers que sont l’ONF et la Coforaisne, les collectivités, les propriétaires privés et les établissements publics, avait pour objectif de préserver les dernières populations de Sonneur à ventre jaune dans les Hauts-de-France.

D’une durée de deux ans (2021-2022), il prévoyait :

  • la réalisation de suivis scientifiques par des observations terrains et l’utilisation d’ADN environnemental,
  • la restauration d’un réseau de milieux humides favorables à l’accueil et à la dispersion de l’espèce,la conciliation des activités en cours sur les sites pour une meilleure prise en compte de l’espèce

En octobre 2022, le bilan du projet PAXSON a été présenté.

En deux ans, 20 stations historiques de Sonneur à ventre jaune ont ainsi été prospectées par les équipes du CEN et des bénévoles du territoire dont 4 sites avec plus de 10 individus et 5 sites sans contact de l’espèce. Une preuve de reproduction a été observée sur la moitié des sites ce qui prouve que rien n’est encore perdu.
Sur 7 stations, la méthode d’ADN environnemental a été utilisée mais les résultats sont revenus négatifs.
Malgré tout, ces analyses ne prouvent pas l’absence de l’espèce sur le site mais probablement des effectifs trop faibles pour que cette technique fonctionne.

Concernant les opérations de restauration, environ 150 points d’eau ont été créés ou restaurés sur 15 sites, soit le double de l’objectif initial.

PAXSON a également permis de signer 9 conventions de partenariat et de sensibiliser les propriétaires à la préservation de l’espèce et sa prise en compte en lien avec les autres usages des parcelles. D’autres signatures de convention sont actuellement en cours et permettront de poursuivre les suivis et travaux après la fin du projet.