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Publication de la Liste rouge des espèces menacées de la faune de Guadeloupe

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Espèces

La 1ère Liste rouge des espèces menacées de la faune de Guadeloupe vient de paraître. 41 % des reptiles terrestres de l'archipel sont menacés.

Ce chapitre de la Liste rouge nationale des espèces menacées est un état des lieux de la faune sauvage guadeloupéenne qui permet de déterminer le degré de menace pesant sur les espèces évaluées. Il a porté sur tous les vertébrés sauf les poissons marins, ainsi que sur de nombreux invertébrés.
Mené conjointement par l'UMS PatriNat (OFB-CNRS-MNHN) et le Comité français de l’UICN, avec le soutien de la DEAL de Guadeloupe, ce projet a mobilisé 27 experts zoologistes.

Sur les 574 espèces indigènes évaluées, près de 15 % sont menacées. Ce constat est encore plus alarmant pour les reptiles terrestres avec sept espèces « En danger » ou « En danger critique » d’extinction sur les 17 que compte la Guadeloupe.
La Couleuvre des Antilles (Alsophis antillensis) est l’un de ces reptiles. Cette espèce endémique de Guadeloupe était commune dans les années 1980 mais a vu ses populations décliner continuellement. Les deux dernières observations avérées datent de 2003 et 2004.
Cet effondrement a été causé par plusieurs facteurs :

  • l’introduction d’espèces exotiques envahissantes, la Petite Mangouste indienne et le Rat noir, prédateurs de la Couleuvre des Antilles ou de ses ressources ;
  • l’altération de ses habitats par le défrichement pour les cultures vivrières, le charbonnage, l’urbanisation et le développement de sites d’extraction du tuf calcaire ;
  • la prédation par les chats dans les zones semi-urbaines ;
  • la peur des serpents qui a été à l’origine de très nombreuses destructions ;
  • l’usage massif des pesticides dont la Chlordécone.

Les analyses de cette Liste rouge permettent d'identifier les priorités d'action et d'orienter les futures stratégies en termes de connaissance et de conservation. Compte tenu de son statut « En danger critique » d’extinction et de sa haute valeur patrimoniale, la Couleuvre des Antilles devrait bénéficier sans plus attendre d’un plan national d’actions.

Crédit : Claude Bourdon / OFB
Crédit : Claude Bourdon / OFB