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Réserve nationale de chasse et de faune sauvage de La Petite Pierre : de la création à la vocation expérimentale

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Espaces naturels protégés

La réserve nationale de chasse et de faune sauvage de La Petite Pierre fête cette année ses 70 ans d’existence. Sur cette période, les orientations de gestion ont considérablement évolué.

La réserve nationale de chasse et de faune sauvage de La Petite-Pierre est un territoire non clôturé de 2 728 hectares qui abrite des populations de cerfs (Cervus elaphus L.), chevreuils (Capreolus capreolus) et sangliers (Sus scrofa). Elle est cogérée par l’Office national des forêts et l’Office français de la biodiversité.

Depuis sa création en 1952, les missions menées sur ce territoire situé dans le département du Bas-Rhin ont considérablement évolué.

Une histoire en trois temps

La réserve nationale de chasse et de faune sauvage de La Petite-Pierre a été initialement créée avec pour objectif de restaurer les populations de cerfs à l’échelle nationale. Dans ce cadre, la protection de la population de cerfs présente sur le site devait permettre à la fois la colonisation progressive des Vosges du Nord où l’espèce était rare mais également l’exportation des animaux pour recoloniser d’autres forêts françaises. Dans les années 70, cet objectif a été atteint. Les 500 km² du massif des Vosges du Nord étaient occupés et plusieurs centaines de cerfs avaient pu être transférés vers d’autres massifs forestiers français.

Si cette politique de restauration a été un succès, elle a rapidement entraîné une surabondance au sein de la réserve. La faible disponibilité alimentaire est devenue insuffisante pour combler l’ensemble des besoins des cervidés qui ont commencé à impacter fortement les écosystèmes et compromettre le renouvellement de la forêt. De plus, avec le développement de la rage vulpine dans le nord-est de la France, il est devenu impossible de poursuivre les exportations vers les autres départements.
Suite à ces constats, il a été décidé de mener une politique de réduction des populations pour permettre la durabilité du site. Le but était de réduire l’abondance des cerfs de moitié, but atteint en 1984.

    Biche marquée et son faon. Crédit photo : Benoît Hamann

    A partir de 1985, les objectifs ont été modifiés pour inclure une vocation expérimentale. La réserve est progressivement devenue un site d’études appliquées avec pour mission de mettre en place un modèle de gestion globale de l’écosystème forestier. Les premières études se sont focalisées sur l’acquisition de connaissances relatives à la démographie et l’écologie des espèces animales présentes sur le site.

    Ces connaissances ont ensuite servi de base pour définir et préciser le concept d’équilibre forêt-gibier.

    Aujourd’hui, la réserve nationale de chasse et de faune sauvage de La Petite-Pierre est l’un des territoires internationaux de référence pour l’étude des ongulés de plaine et en particulier pour l’étude du cerf. Les missions actuelles sont fortement tournées vers la recherche et l’expérimentation, et visent in fine, à élaborer des outils pour gérer les équilibres entre les ongulés et les habitats.