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Normandie

Sept phoques équipés de balises dans la réserve naturelle de Beauguillot

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Du 12 au 15 octobre, dans l'estuaire de la baie des Veys, au sein de la partie maritime de la réserve naturelle de Beauguillot (50), une capture de phoques a été réalisée afin de baliser plusieurs spécimens. Une population de 200 de ces mammifères marins vit dans cette baie. Cette opération est le résultat d'une collaboration entre le Centre d'Études Biologiques de Chizé, la réserve naturelle de Beauguillot et les services de l'OFB.

Etudier l'impact du projet éolien de Courseulles

Ce balisage s'inscrit dans un projet d'étude d'impact du projet éolien de Courseulles. Il a pour but de mesurer l'impact potentiel des travaux et du fonctionnement des éoliennes sur les stratégies d'utilisation de l'espace et des ressources par les phoques. Au-delà des sept individus balisés en ce mois d'octobre 2020, un autre balisage est prévu au premier trimestre 2021 afin d'étudier le comportement des phoques avant les travaux. 14 balises seront posées pendant les travaux en mer en 2022/2023 et 14 autres pendant la phase d'exploitation des éoliennes après 2024.

Un suivi quotidien pendant six mois

Organisée afin d'obtenir des données sur la répartition, les déplacements et l'activité de cette espèce, l'opération consiste à poser des balises GPS sur le dos des phoques, ou veaux-marins. Les captures, réalisées à marées basses, s'effectuent au moyen de filets ou de « chaussettes » permettant d'immobiliser les mammifères marins. Après chaque capture, le phoque est sécurisé dans une poche "maillante", il est ensuite pesé puis reçoit une dose de sédatif adaptée à son poids. Une fois l'animal prêt à être manipulé, des prélèvements biologiques et des données biométriques sont collectés pendant la pose et le collage de la balise sur la nuque. Une vingtaine de minutes après cette courte intervention, le phoque se réveille et retourne tranquillement à l'eau, équipé de sa balise activée.

Au cours de ces trois jours de balisage des mammifères marins, ce sont sept phoques veaux-marins qui ont pu être identifiés auprès du Centre d'Etudes Biologiques de Chizé, organisme à l'initiative de l'opération. Grâce à leurs balises GPS, ces individus sont désormais « tracés » et suivis dans leurs moindres faits et gestes. Les balises utilisées ont une durée de vie de 4 à 6 mois durant lesquels des données quotidiennes seront récoltées, puis analysées.

Cette mission pilotée par Cécile Vincent, docteur au sein du département de biologie du Centre d'Études Biologiques de Chizé, a mobilisé onze personnes issues de différents organismes. L'équipe de manipulation des phoques était composée d'agents du laboratoire du Dr Cécile Vincent, de la réserve naturelle de Beauguillot et de représentants du Groupe Mammalogique Normand. Plusieurs personnes de la Brigade Mobile d'Intervention Nord-Ouest ainsi qu'un agent du service départemental de la Manche, tous issus de l'OFB, ont également participé à cette opération.

Le phoque en bref

Le phoque, ou veau-marin (Phoca vitulina) est une espèce solitaire vivant dans les eaux costales peu profondes. Présente dans les eaux tempérées et subpolaires de l'hémisphère nord, elle se regroupe lors de la reproduction ou de la mue. En France, on la retrouve dans les espaces maritimes de métropole (hors méditerranée) ainsi qu'à Saint-Pierre et Miquelon. Ce carnivore vit entre 25 et 40 ans et pèse entre 60 et 150 kg à l'âge adulte. Victime d'une chasse intensive au XXème siècle, l'espèce est aujourd'hui référencée comme quasi-menacée d'extinction sur la liste rouge UICN-France.