Actualités
Bretagne

Surfer en liberté

Activités de loisirs
Mobilisation
Sensibilisation

Ewen Legoff pratique le surf en Bretagne depuis deux décennies. Rencontre avec ce sportif également mordu de nature.

Vous pratiquez le surf en pleine nature : racontez-nous.

Je surfe depuis 25 ans, j’ai appris à Brest et en Bretagne en général. En 2008 au moment de la crise et des débuts de Koh Lanta, avec deux amis d’enfance nous avons créé l’association « Lost in the swell » dans le but de partir à l’aventure à la recherche de vagues jamais surfées. Nous sommes d’abord partis surfer en Indonésie pendant 23 jours dans le but d’essayer de survivre pour surfer. Ce périple s’est révélé très difficile et nous avons partagé cette expérience sous forme de web série. Depuis, nous multiplions les projets, toujours en accord avec nos valeurs de respect de la nature et de l’environnement. Depuis, nous avons vogué pendant 3 mois près des îles Salomon dans un bateau écoconçu de 7,50m (en partenariat avec Roland Jourdain), découvert le Gabon en fat-bike (VTT d’aventure avec de très grosses roues) où nous avons surfé sur des plages sauvages fréquentées par des éléphants, des hippopotames ou encore des crocodiles avec des baleines à proximité. Enfin, juste avant le confinement, nous revenions de Patagonie et en décembre, nous devrions partir pour l’Antarctique.

Comment choisissez-vous vos spots ?

Ici, on se déplace en fonction des conditions météo, de la houle, des bancs de sable et des marées. Nous faisons donc attention à nos déplacements et faisons des choix stratégiques : on ne va pas dans le Morbihan souvent par exemple ! On essaie de privilégier le covoiturage car on fait beaucoup de kms pour aller surfer. Nos déplacements c’est le principal impact sur l’environnement de notre activité.
Nos lieux fétiches en Bretagne sont le Finistère nord, le Morbihan et les Côtes d’Armor. Mais avec l’association nous réalisons des films de surfs et d’aventure, du coup on voyage pas mal. Nous privilégions des moyens de transport non polluants (mis à part l’avion).

Dans la pratique de votre activité, que faites-vous pour changer les choses à votre niveau ?

Déjà on voyage léger, et nous sommes attentifs à l’écoconception des planches. La marque Notox, avec laquelle nous travaillons depuis 7 ans conçoit des planches en matières naturelles : fibre de lin, liège (sans wax), bambou. Ce n’est pas beaucoup plus cher mais les planches sont fabriquées sur mesure et la qualité artisanale nous a séduit. Elles sont plus durables, moins de casse. C’est un bon investissement ! J’ai connu cette société quand je vivais à Biarritz, ils sont précurseurs en France.

Connaissez-vous C-mon spot ? Utilisez-vous cette application ?

J’avais rencontré le créateur de cette application il y a quelque temps. Surfer en accord avec la nature c’est important. Nous apprécions le côté sauvage de certains spots mais il faut pouvoir observer sans déranger. C’est essentiel de sensibiliser.

Comment sensibiliser les pratiquants à la préservation de la biodiversité ?

Dans le cadre de mes activités en lien avec le surf, j’essaie de faire passer des messages notamment grâce aux rencontres que nous pouvons faire pendant nos voyages. Comme ce garde forestier en Afrique avec qui nous avons passé une semaine pour savoir comment côtoyer les animaux sans les déranger et sans danger.

Je suis également coordinateur de l’antenne Loire-Bretagne de l’association « Water family » qui a pour but de réaliser de l’éducation à l’environnement. Par exemple, nous avons développé le carnet pédagogique « Terre-Océan » en partenariat avec L’OFB, afin de montrer leurs relations et de donner des solutions pour limiter l’impact de nos gestes du quotidien sur ces derniers.

Mais au-delà de la consommation responsable, il faut se reconnecter à la nature en faisant son potager, développer les low tech lab, ces systèmes qui permettent d’avoir de l’énergie et se nourrir en autonomie. En tant que pêcheur, j’applique de simples gestes pour essayer de préserver la ressource à mon échelle : respecter la taille des poissons, leur saison de reproduction, varier les espèces. Et à la poissonnerie j’achète du poisson de ligne plutôt que du poisson pêché au filet, car ils causent la mort de nombreux autres poissons non commercialisés et rejetés par-dessus bord...

Voir le site de l’association