La nidification des oiseaux sur le littoral au printemps

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Oeufs de gravelot à collier interrompu. Crédit : Amandine Eynaudi / Office français de la biodiversité
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Tous les ans, à la fin du mois de mars, les oiseaux du bord de mer tels que les Gravelots à collier interrompu, les Grands gravelots, les Sternes naines ou encore les Huîtriers-pies, de retour de migration, reviennent sur leurs sites de reproduction en France métropolitaine.

Ils s’installent sur les hauts de plage ou au niveau de la laisse de mer pour y pondre leurs œufs. Ceux-ci, bien camouflés, se confondent aux galets et au sable. Ils sont donc particulièrement vulnérables au dérangement.

La nidification des oiseaux sur le littoral s’étale de début avril à la fin du mois d’août.
Durant cette période, il est important que les promeneurs adoptent certaines précautions afin d’éviter de perturber les oiseaux mais aussi de piétiner les nids ou encore d’écraser les œufs qui se confondent aux galets.

Les bons réflexes pour limiter notre impact sur la nidification des oiseaux

  • Je vérifie que l’accès au site du littoral où je souhaite me rendre est autorisé,
  • Je reste sur les sentiers balisés ou je privilégie de marcher sur le bas de plage, au plus près de l’eau,
  • Je tiens mon chien en laisse
  • J’évite de fréquenter le haut de plage, les dunes de sable ou végétalisées en arrière-littoral,
  • Si je vois un oiseau posé au sol qui me semble blessé ou pousse des cris répétés, je m’éloigne au plus vite : c’est un oiseau adulte qui cherche à me tenir à distance du nid ou de poussins,
  • J’évite les zones balisées avec une signalétique adaptée.

Les mesures de protection mises en place

Afin de préserver ces espèces et leur progéniture, lorsqu’elles sont connues, les zones de nidification sont repérées et signalées par des panneaux.

Les agents de l’Office français de la biodiversité (OFB), avec de nombreux partenaires, participent à l’identification de ces zones et suivent la reproduction de certaines espèces, comme le Gravelot à collier interrompu.
Dans les parcs naturels marins, les équipes de l’OFB, avec les structures associées, localisent les nids, comptent le nombre d’œufs et de poussins.

Ces opérations de suivis permettent de mieux connaître le cycle biologique de l’espèce, d’évaluer l’impact des pressions liées au dérangement, et de mettre en place, ensuite, des mesures en faveur de la préservation de ces oiseaux.

Signalisation de zone de nidification des sternes. Laurie Commenge / Office français de la biodiversité

Mieux connaître les espèces qui nichent sur le littoral

Le Gravelot à collier interrompu, le Petit gravelot et le Grand gravelot

Ces trois espèces, présentes sur les plages de France métropolitaine sont protégées au niveau national et européen.
Ces petits oiseaux fréquentent les hauts de plage et les dunes et se confondent avec leur environnement. Très sensibles au dérangement, ils ont besoin de tranquillité, notamment lorsqu’ils se reproduisent puis élèvent leurs poussins, d’avril à septembre.

Gravelot à collier interrompu (Charadrius alexandrinus) nichant sur l'estran à la sortie de la Ria d'Etel en Bretagne. Crédit: Oscar Chuberre
Grand gravelot (Charadrius hiaticula) sur l'estran. Crédit : Mickaël Buanic / Office français de la biodiversité
Petit gravelot. Crédit : Nicole Bunel

La sterne naine et l’huitrier pie

Ces deux espèces protégées sont également très sensibles au dérangement, qui peut vite affecter leur reproduction.
La sterne naine niche en milieu fluvial ou marin, sur les plages, îles sablonneuses, zones portuaires, lagunes côtières, marais salants, dunes, îles fluviales, gravières…
Avec son long bec, ses couleurs vives et tranchées, l’huîtrier pie est un des échassiers les plus faciles à reconnaître. En période de reproduction, il s’installe sur les hauts de plage et les bancs de galets. Si vous approchez de sa couvée, l’huîtrier pie poussera des cris persistants.

La Sterne naine (Sternula albifrons) niche en petites colonies sur les plages. Crédit: Xavier Rufray / Biotope
Huîtrier pie (Haematopus ostralegus) sur la plage. Crédit: RNN Banc d'Arguin - SEPANSO

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