L’Office français de la biodiversité gère le Parc naturel marin du Bassin d’Arcachon, en Nouvelle-Aquitaine.
Créé le 5 juin 2014, le Parc naturel marin du Bassin d’Arcachon couvre une superficie de 435 km² d’espace marin, entre lagune semi-fermée et côte océanique.
Il comprend l’intra-bassin et les eaux atlantiques jusqu’à 3 miles nautiques au large (soit environ 5,5 km).
Le Parc naturel marin borde 10 communes et comprend 144 km de côtes. Ses limites s’adossent à celles de Lège-Cap Ferret au nord et de La Teste-de-Buch au sud.
Au rythme des marées, le Bassin d’Arcachon est un milieu en perpétuel mouvement.
Cette dynamique hydro-sédimentaire, qui façonne les paysages, contribue également à la richesse des écosystèmes caractéristiques de la lagune.
Composé d’une multitude d’habitats, le Bassin d’Arcachon accueille une biodiversité remarquable. Des herbiers de zostères aux cétacés, des céphalopodes aux oiseaux marins, de nombreuses espèces animales et végétales sont présentes de façon permanente ou passagère. Certaines espèces sont rares, protégées ou patrimoniales ; le Parc naturel marin porte une forte responsabilité et se doit de favoriser des conditions favorables à leur préservation. C’est par exemple le cas du Gravelot à collier interrompu et des herbiers de zostères.
Le Bassin est un havre protégé des houles océaniques, propice au développement des activités maritimes professionnelles et de loisirs, dont :
Ces activités sont liées au bon état écologique du milieu et constituent de forts enjeux socio-économiques.
Les trois objectifs fondamentaux d’un parc naturel marin sont :
Chaque parc marin adapte ces objectifs pour répondre aux enjeux locaux dans ses orientations de gestion.
Les sept orientations de gestion du Parc naturel marin du Bassin d’Arcachon sont :
Ces orientations sont déclinées dans un plan de gestion (2017-2032), feuille de route du Parc naturel marin pour 15 ans.
Un conseil de gestion définit et met en œuvre la politique du Parc marin, dans le cadre des sept orientations de gestion fixées à la création du Parc. Il est composé de représentants de tous les groupes d’acteurs locaux concernés par l’espace marin. Il se réunit deux à trois fois par an.
L’équipe du Parc naturel marin du Bassin d’Arcachon est constituée d’une vingtaine d’agents de l’Office français de la biodiversité. Cette équipe pluridisciplinaire apporte au conseil de gestion une expertise technique et scientifique sur les dossiers et projets qui lui sont soumis. Elle élabore et met en œuvre les plans d’action annuels, prépare les projets et assure le lien local avec les acteurs du milieu marin.
En mer ou sur l’estran, l’équipe met également en œuvre des actions de surveillance et de sensibilisation. Les agents de terrain recueillent des données pour mieux connaître les habitats et espèces, suivre le milieu marin et les activités humaines.
> Connaissance, préservation et restauration des herbiers de zostère
Les herbiers de zostères tapissent les fonds marins du Bassin d’Arcachon. Ces prairies sous-marines représentent de véritables hot spots de biodiversité : plus de 500 espèces - poissons, seiches, crustacés et hippocampes – viennent s’y réfugier, se nourrir ou se reproduire. Mais cet habitat est fragile : la surface des herbiers a diminué de 45 % pour la zostère naine de 1989 à 2012, et de 84 % pour la zostère marine de 1989 à 2016. Leur restauration à des surfaces équivalentes à celles du début des années 2000 est l’un des objectifs majeurs définis par le plan de gestion du Parc naturel marin.
De nombreuses actions de connaissance sont mises en œuvre afin de comprendre les causes de cette régression et tenter de l’enrayer. Le Parc naturel marin expérimente également la recolonisation de certains secteurs à l’aide d’une méthode de semis développée avec succès aux Pays-Bas. La première étape de ce projet s’est tenue à l’été 2021 avec la collecte de 55 000 graines de zostère grâce à la mobilisation de dizaines de volontaires. Fin mars 2022, des semis ont pu être expérimentés sur l’estran. Les pousses de zostère sont depuis suivies de près.
> Réhabilitation des friches ostréicoles
Les friches ostréicoles, ces anciens sites de production envahis par les huîtres sauvages, ont proliféré depuis les années 1980 sur le Bassin, jusqu’à atteindre en 2011 un volume estimé à 115 000 tonnes d’huîtres sauvages vivantes ou mortes. Ces friches affectent les écosystèmes marins, peuvent provoquer des effets sanitaires néfastes pour l’activité ostréicole et représentent un danger pour la navigation. Leur réhabilitation constitue un enjeu majeur du plan de gestion du Parc naturel marin.
Depuis 2018, des travaux d’ampleur de destruction de ces friches sont réalisés, avec la mise en œuvre de suivis environnementaux pour évaluer leurs impacts potentiels. Ces opérations sont conduites par le Syndicat intercommunal du Bassin d’Arcachon (SIBA) en lien avec le Comité régional de la conchyliculture et avec un fort soutien financier de l’Office français de la biodiversité, par le biais du Parc naturel marin.
> Protection et suivi du Gravelot à collier interrompu
Le plan de gestion du Parc naturel marin vise un « bon état de conservation des populations d’oiseaux », notamment celle du Gravelot à collier interrompu.
Pour augmenter le succès de reproduction de cet oiseau sensible au dérangement et exposé à la prédation, un effort est porté par le Parc naturel marin et ses partenaires (ONF, communes) sur la mise en place de dispositifs de protection, notamment des enclos temporaires installés autour des nids. Pour limiter l’impact des prédateurs, des cages anti-prédation sont également testées avec succès. Une importante campagne de sensibilisation est réalisée en parallèle auprès du grand public et des usagers des plages (clubs de surf, associations de ramassage des déchets…). Grâce à ces actions, le taux d’éclosion atteint 66,6 % pour les nids avec enclos, contre 12 % pour les nids non protégés (2021).
> Sensibilisation du public
La sensibilisation du public participe au partage des connaissances ainsi qu'à la découverte du milieu marin et des patrimoines. Les actions de médiation du Parc marin facilitent ainsi une meilleure compréhension des enjeux de cet espace protégé.
À destination des scolaires, les Aires marines éducatives (AME) sont des outils pédagogiques originaux qui permettent aux écoles proches du littoral de s'impliquer pour la protection du milieu marin, au plus près du terrain. D’autres projets de sensibilisation des collégiens et lycéens au milieu marin sont menés en partenariat avec des structures locales, telles que le Parc naturel régional des landes de Gascogne.
Les manifestations locales représentent également des opportunités pour sensibiliser le public à la richesse, mais aussi aux facteurs de vulnérabilité, des patrimoines naturels et culturels du Bassin d’Arcachon.