Les réseaux d'échouages

Régulièrement, des mammifères marins et des tortues marines sont retrouvés échoués sur les côtes françaises. Des réseaux spécialisés sont mobilisés pour intervenir sur ces événements.

Le Réseau National Échouages pour les mammifères marins

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Dauphin commun (Delphinus delphis) échoué sur les côtes du Finistère en 2018. Crédit photo : Benjamin Guichard / OFB
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Mis en place en 1972, le Réseau National Échouages (RNE) intervient sur l’ensemble du littoral français lors d’échouages de mammifères marins.

Il est constitué d’environ 400 correspondants – dont une centaine à l’OFB – dans l’hexagone et les outre-mer, et coordonné par l’Observatoire PELAGIS (Unité mixte CNRS - La Rochelle Université).

En respectant un protocole scientifique standardisé, ces correspondants effectuent des photos, des relevés biométriques et des prélèvements d’échantillons.

Toutes les données collectées sont stockées et analysées par l’Observatoire PELAGIS pour mieux connaître les populations de mammifères marins qui fréquentent les eaux françaises et l’impact des activités humaines sur ces populations.

Depuis les années 2000 le nombre d’échouages de mammifères marins a considérablement augmenté sur les côtes hexagonales, pour atteindre un record de 2 423 en 2020. Il s’agit principalement de dauphins communs (Delphinus delphis) et des marsouins (Phocoena phocoena) capturés accidentellement dans des engins de pêche pendant la période hivernale (janvier-mars) sur les façades Atlantique-Manche-Mer du Nord.

En 2021 le nombre d’échouages a diminué en raison d’un régime de vent d’est exceptionnel pendant une partie de l’hiver, qui a repoussé les individus morts au large des côtes atlantiques.

En 2020, le RNE est également intervenu sur douze baleines échouées sur les côtes de l’Atlantique et de la Manche, notamment un rorqual tropical (Balaenoptera edeni) dans le Cotentin, espèce jamais observée dans les eaux européennes.

Evolution des échouages de cétacés (bleu clair) et pinnipèdes (bleu foncé) sur les côtes de France hexagonale.

Des réseaux spécialisés pour les tortues marines

Les échouages concernent également les tortues marines.
En France hexagonale, deux réseaux sont chargés de ces opérations, en fonction de leur localisation.

  • Le Réseau Tortues Marines de Méditerranée Française (RTMMF), coordonné par la Société Herpétologique de France
  • Le Réseau Tortues Marines de l’Atlantique Est (RTMAE), coordonné par l’Aquarium La Rochelle

Plusieurs dizaines de tortues marines s’échouent mortes ou sont capturées accidentellement dans des engins de pêche chaque année dans l’Hexagone, principalement des tortues caouannes (Caretta caretta) et des tortues luths (Dermochelys coriacea) en Atlantique, et des tortues caouannes en Méditerranée.

En Outre-mer, quatre réseaux interviennent sur les échouages de tortues :

  • Le Réseau Tortues Marines Guyane
  • Le Réseau Tortues Marines Guadeloupe
  • Le Réseau Tortues Marines Martinique
  • Le Réseau Echouage Mahorais des MAmmifères marin et Tortues marines (REMMAT)

Ces réseaux fédèrent bien souvent plusieurs établissements publics, associations environnementales et membres bénévoles. Ils ont pour missions de recenser et de secourir les tortues marines en détresse, en mer ou échoués. Les membres des réseaux centralisent et analysent également les données récoltées lors des examens biologiques pour améliorer les connaissances sur les causes de mortalités de ces animaux.

Tortue luth échouée sur les côtes du Finistère en 2020. Crédit photo : Benjamin Guichard / OFB

Que faire en cas de découverte d’un animal échoué ?

En cas de découverte d’un animal échoué, il ne faut surtout pas toucher l’animal pour éviter les blessures et les contaminations. La manipulation, le prélèvement et le transport de ces espèces protégées sont strictement interdits, sauf dérogations (« cartes vertes ») accordées aux correspondants des réseaux d’échouages.