La réserve de chasse et de faune sauvage d’Ascu - Asco

L’Office français de la biodiversité gère la réserve de chasse et de faune sauvage (RCFS) d’Ascu - Asco en Haute-Corse.

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La réserve de chasse et de faune sauvage d’Ascu - Asco. Crédit photo : Rémi Dupouy
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La réserve de chasse et de faune sauvage de Corse (délibération n° 05/278 de l’Assemblée de Corse et arrêté n° 06.06 CE) de la haute vallée d’Ascu - Asco a été créée en 1953 dans l’objectif de préserver les derniers mouflons de la population dite du Cintu alors en voie d’extinction. Cette réserve se situe à une altitude comprise entre 755 et 2 390 mètres.  Elle s’étend sur 3 005 hectares en forêt communale. La réserve d’Ascu – Asco est mitoyenne de la réserve de Tartagine, l’ensemble s’étendant sur une surface de 5 288 ha.

Elle réunit une grande partie des milieux naturels et des habitats présents de la montagne corse. Culturellement, ce territoire est marqué par son passé pastoral et forestier. Elle est parcourue par d’anciens sentiers muletiers, de nombreuses ruines de bergeries et de fours à poix qui témoignent de la présence des hommes de longue date. Elle est gérée depuis 1979 par l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS), devenu aujourd’hui l’Office français de la biodiversité (OFB).

Habitats et espèces de la réserve

Le mouflon de Corse (Ovis gmelini musimon), se trouve dans le massif du Cintu au Nord et celui de Bavella au Sud.
Les réserves d’Ascu et de Tartagine constituent une zone sanctuaire pour la population de Haute-Corse.
L’espèce s’abrite dans les zones basses et bien exposées en hiver et migre vers des secteurs d’altitude souvent exposés au nord pour se protéger des insectes piqueurs l’été.

Espèce emblématique de l’île de beauté, il est protégé au niveau national depuis le 1er mars 2019 en partie grâce aux travaux entrepris par l’OFB.
Il fait aujourd’hui l’objet de la rédaction d’un Plan National d’Actions (PNA) afin de permettre d’engager des actions de conservation à l’échelle régionale.

Mouflon mâle dans la réserve d’Ascu - Asco. Crédit photo : Rémi Dupouy

Le chat forestier de Corse (ou chat renard) est une espèce qui bénéficie d’un programme de recherche depuis 2008. Des caractérisations génétiques et phénotypiques sont en cours ainsi que l’analyse de données spatiales obtenues par la pose de colliers GPS. Les résultats de ces recherches ont pour but de retracer l’histoire évolutive, la caractérisation génotypique et d’obtenir des données sur son écologie dans l’objectif d’engager une démarche officielle de reconnaissance et de lui attribuer un statut réglementaire.

Concernant la flore, le Conservatoire botanique national de Corse effectue des recensements ainsi que sur les habitats naturels.

L'OFB, co-gestionnaire de la réserve de chasse et de faune sauvage d’Ascu- Asco

L’OFB est le gestionnaire de la réserve d’Ascu depuis 1979 assisté de la commune. Si historiquement les RCFS ont pour vocation de servir de « réservoir » d’espèces cynégétiques (statut juridique définit en 1934), leur statut a évolué au cours du temps. Aujourd’hui leur gestion, lorsqu’elle est confiée à l’OFB, est orientée vers :

  • la protection de la faune sauvage et de ses habitats ;
  • la conduite d’études scientifiques et techniques à des fins de connaissance et de conservation ;
  • la sensibilisation et l’information du grand public.

Les trois RCFS de Corse (Tartagine, Ascu - Asco et Bavella) permettent de mettre en œuvre de nombreux programmes régionaux et nationaux d’étude tels que ceux conduits par l’OFB sur le mouflon et le chat renard. De nombreux autres partenaires y conduisent également des suivis sur les espèces comme le gypaète barbu, la sittelle de Corse, les chiroptères, les amphibiens, les odonates et autres insectes…

Réglementation dans la réserve

Selon l’arrêté n°0616 CE du 22 mars 2006, la chasse, le camping sauvage, le bivouac, l’usage de feu et les dépôts de détritus sont interdits au sein du périmètre de la réserve. L’accès aux véhicules motorisés est également prohibé dans le souci de préserver les milieux et la tranquillité de la faune.

Toutes activités sportives et touristiques à des fins commerciales sont interdites. Enfin, le survol par des aéronefs moto-propulsés à moins de 300 mètres au-dessus du sol est également interdit. Des panneaux signalétiques aux abords de la réserve rappellent les zones de délimitation.

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