La réserve de chasse et de faune sauvage Sud de Saint-Pierre

L’Office français de la biodiversité est co-gestionnaire de la réserve de chasse et de faune sauvage Sud de Saint-Pierre, située sur l’archipel de Saint-Pierre et Miquelon.

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Rochers du diamant, appartenant à la réserve de chasse et de faune sauvage de Sud Saint-Pierre. Crédit photo : Bruno Letournel
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Située dans l’océan Atlantique, entre les courants marins froids du Labrador et les courants chauds du Gulf Stream, l’archipel de Saint-Pierre et Miquelon jouit d’un climat subarctique qui lui octroie une biodiversité et des écosystèmes uniques en France, dont de très importantes populations d’oiseaux marins et des eaux territoriales riches.

Pour enrayer les menaces diverses qui pèsent sur l’archipel, la réserve maritime de chasse et de faune sauvage (RCFS) située au sud de l’île de Saint-Pierre est instaurée en 1992 par un arrêté préfectoral.

Ainsi, avec la lagune du « Grand barachois » également placée sous statut juridique identique et appartenant au Conservatoire du littoral ce sont près de 2 138 hectares entièrement situés en mer qui sont placés sous protection. Mais hormis ces 2 réserves à visée cynégétique, l’archipel ne dispose pas d’autres aires protégées intégrant à la fois la protection des espèces et des milieux.

Habitats et espèces de la réserve

Cette classification en réserve maritime de chasse et de faune sauvage vise à instaurer une zone de quiétude pour les oiseaux migrateurs qui affectionnent les espaces côtiers marins.

Les récifs et les îlots rocheux constituent un habitat de prédilection lors des périodes d’hivernage pour de nombreux oiseaux marins.

Deux espèces d’anatidés sont principalement suivies dans la réserve Sud de Saint-Pierre. A l’hiver 2019-2020, il a été dénombré en moyenne 2 760 individus d’Eider à duvet et, près de 470 pour l’Arlequin plongeur.
L'archipel abrite d’autres oiseaux marins repérés ponctuellement au cours de ces suivis : Macareuses, Harelde kakawi, Harles, Garrots et Fuligules...
Des Eider à tête grise, espèce peu commune dans les environs, ont également pu être identifiés.

Groupe d'Eider à duvet (Somateria mollissima). Crédit photo : Bruno Letournel

Les eaux et les côtes de l’archipel attirent aussi les mammifères marins, notamment des phoques veau-marin et des phoques gris.

L’OFB, co-gestionnaire de la réserve de chasse et de faune sauvage Sud de Saint-Pierre

Depuis 2009, l’OFB et la Fédération départementale des chasseurs de Saint-Pierre et Miquelon sont en charge de sensibiliser le public sur les mesures de gestion et de mise en valeur de la réserve, notamment des espèces faunistiques et de leurs habitats. Il se chargent en parallèle de faire appliquer la réglementation sur site.

Si aucun document de gestion ne cadre les actions conduites au sein de la réserve, les agents de l’OFB assurent le suivi scientifique de nombreuses espèces d’oiseaux afin de :

  • Estimer l’influence de la réserve sur les effectifs ;
  • Participer à la connaissance globale de la tendance d’évolution des populations et à l’utilisation spatiale de leur habitat ;
  • Participer à leur conservation.

Espèce rarement observée, la population d’Arlequins plongeurs par exemple, a augmenté depuis l’instauration de la réserve. On observe en moyenne 60 effectifs à l’hiver 2008-2009, pour 340 en 2018-2019. L’ensemble de ces données sont transmises au Service Canadien de la Faune afin de les intégrer dans leur base de données régionales. 

Réglementation dans la réserve

La réserve de chasse et de faune sauvage constitue une zone de quiétude pour les animaux. La pratique de la chasse y est réglementée et restreinte à un périmètre : elle ne peut s’exercer que depuis le littoral où elle est autorisée sur un secteur d’une largeur d’une centaine de mètres s’étendant sur le long de la côte.