Située au centre du canal du Mozambique, Juan de Nova est une petite île d’une superficie de 5,3 km². Autour de l’île, le récif corallien a été profondément dégradé par l’agriculture puis l’exploitation du phosphate (guano). Au sud, une lagune a été fermée pour les besoins des activités humaines, ce qui a causé son assèchement et le déclin des espèces adaptées aux zones d’estran, aujourd’hui menacées. Par ailleurs, le Filao, espèce introduite et fortement compétitrice de la flore locale, colonise le site.
Le projet porté par les Terres australes et antarctiques françaises (TAAF) vise à restaurer la flore et les habitats lagunaires de Juan de Nova. Pour y parvenir, quatre actions complémentaires seront déployées : compléter les inventaires pour pouvoir suivre au mieux l’effet du projet, rouvrir la lagune pour restaurer les habitats associés, lutter contre le Filao et engager des actions de conservation sur les espèces les plus menacées de la zone concernée.
« Ce projet vise à rouvrir une lagune littorale intégralement asséchée par l’Homme il y a une centaine d’année sur l’île Juan de Nova (Îles Eparses, TAAF). Aujourd’hui, le Filao a envahi la zone, les espèces végétales adaptées aux conditions lagunaires sont menacées et les espèces animales patrimoniales ont déserté le secteur dégradé. Le financement par Mission Nature permet de concrétiser un ambitieux projet de réhabilitation, combinant ingénierie écologique, lutte contre les espèces exotiques envahissantes et renforcement d’espèces végétales menacées. »
Étienne Prolhac, Chargé de conservation et de restauration des communautés végétales aux Terres australes et antarctiques françaises
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