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Hauts-de-France

Dans l’Oise, la migration des amphibiens sous étroite surveillance

Police de l'environnement
Mobilisation
Sensibilisation

Pendant les nuits du mois de mars, plusieurs routes de la forêt de Chantilly sont interdites à la circulation des automobilistes afin de favoriser la migration des amphibiens. La police de l’environnement de l’Office français de la biodiversité (OFB) est mobilisée pour faire respecter ces interdictions.

Selon la dernière évaluation de l’Union internationale pour la conservation de la nature (l’UICN), deux espèces sur cinq d’amphibiens sont en danger d’extinction. En cause, la destruction de leurs habitats de repos et de reproduction, les maladies ainsi que la fragmentation des milieux qui rend plus difficile leur migration.
En effet, pour se rendre d’un habitat à l’autre, les axes de migration sont parfois constitués d’obstacles plus ou moins franchissables. Si les routes sont des obstacles qui restent franchissables, les amphibiens doivent cependant affronter la circulation automobile.

Dans l’Oise, le mois de mars 2024 légèrement humide et doux au niveau des températures, est favorable à la migration des amphibiens. Les crapauds, grenouilles, tritons ou encore salamandres vont bientôt quitter les bois et forêts où ils résident l’hiver pour migrer de nuit vers différents étangs, mares ou fossés afin de s’y reproduire.

Dans la forêt de Chantilly, gérée par l’Institut de France avec le concours de l’Office national des forêts (ONF), certaines routes forestières sont interdites à la circulation la nuit de 21h00 à 6h30 afin de faciliter la migration de ces espèces.
Pour sensibiliser les automobilistes et faire respecter cette interdiction de circulation sur les routes concernées, des contrôles sont opérés pendant tout le mois de mars par la police de l’environnement de l’Office français de la biodiversité.
Les automobiles qui enfreignent cette interdiction de circulation encourent 135 euros d’amende.

Bien que bénéfique, cette mesure ne suffit pas à enrayer le déclin général des amphibiens. L’OFB appelle ainsi l’ensemble des acteurs publics comme privés à se saisir de cette problématique afin d’en faire un levier dans les territoires. Par exemple, les collectivités peuvent aménager des passages souterrains sous les routes (crapoduc), afin de rétablir des axes de migration. Les propriétaires fonciers, particuliers, collectivités ou entreprises, peuvent restaurer ou créer des mares en faveur des amphibiens et plus généralement de toute la faune des milieux aquatiques.

La protection de ces espèces est d’autant plus une opportunité qu’ils rendent de nombreux services pour l’Homme. En effet, les amphibiens sont de grands prédateurs d’insectes, notamment de moustiques qui peuvent être vecteurs de maladies (chikungunya, dengue). Les amphibiens sont donc de véritables alliés pour lutter contre ces maladies.