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Évaluer les bénéfices d’une nature préservée

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Lors de la deuxième édition des Rencontres Biodiversité & Territoires qui se sont tenues du 9 au 11 juillet à Bordeaux, les bénéfices économiques générés par la préservation de la nature ont fait l’objet d’échanges et de témoignages.

La nature est un bien commun mais elle est aujourd’hui trop souvent négligée lors de décisions économiques et politiques. Pour que la nature puisse être prise en compte, il est nécessaire d’en mesurer les avantages à l’aide d’une unité compréhensible par tous : la valeur économique.

Dans cette optique, le bureau d’étude Vertigo Lab a accompagné Réserves naturelles de France afin d’évaluer la valeur économique des services écosystémiques de 10 réserves situées en Nouvelle-Aquitaine. Comme évoqué par Anthony Ruiz, Consultant chercheur à Vertigo Lab, « l’idée n’était pas de donner une valeur monétaire à la nature mais d'estimer les pertes potentielles en termes de coûts qui seraient associées à la destruction d'un milieu naturel ».

Pour partager cette approche et les résultats auprès des participants, 3 mini-fresques avaient été organisées. Le but ? Identifier les services écosystémiques d’un site pilote et proposer une méthode de calcul pour estimer le coût des services rendus par la nature.

Par exemple, les gestionnaires de la Réserve naturelle nationale de l’étang noir ont décelé plusieurs traces de polluants dans les ruisseaux. Les milieux naturels ont la capacité de filtrer certains de ces polluants et remplissent ainsi la même fonction qu’une station d’épuration. Le coût de ce service écosystémique peut donc être comparé avec le coût de fonctionnement d’une usine de traitement. Dans cet exemple précis, la filtration des polluants coûterait entre 42 000 et 63 000 € par an si elle avait été effectuée par une station d'épuration.

Ces moments d’échanges ont aussi mis en lumière la complexité d’une telle démarche. En effet, si le coût de certains services écosystémiques comme l’exploitation de matières premières sont facilement quantifiables, le calcul est plus compliqué sur les services culturels, sociaux, paysagers ou patrimoniaux. « Leurs valeurs ressenties ou réelles sont inestimables », souligne Marie Thomas, Directrice de Réserves naturelles de France, « Les évaluations sont donc des estimations basses car elles intègrent des éléments difficilement chiffrables comme le ressenti d’une personne ».

Sur la Réserve naturelle nationale du Marais d’Orx, une estimation des services culturels et sociaux a été entreprise. « Les indicateurs dont nous disposons sont la fréquentation, le prix du transport et un questionnaire que nous avons fait remplir à un panel de visiteurs qui demandait notamment d’indiquer un prix que la personne était disposée à payer pour visiter la Réserve » détaille Fabienne Puyo, Directrice de la Réserve naturelle nationale du Marais d’Orx, « À partir de ces données, nous avons extrapolé un montant estimatif de ce service rendu ».

Comme en témoignent les nombreuses réactions et questions posées à l’issue de cet atelier, ces échanges ont donné envie à beaucoup de participants de mesurer les bénéfices de leurs actions pour mieux intégrer la biodiversité à leurs décisions.

Les résultats de l’étude pilotée par le bureau d’études Vertigo Lab seront disponibles en fin d’année.