Actualités
National

J -1 avant la COP15 de la Convention sur la Diversité Biologique

International

Après une première phase, organisée du 11 au 15 octobre 2021 à Kunming (Chine), la 15e Conférence des Parties contractantes à la Convention sur la Diversité Biologique se tiendra du 7 au 19 décembre 2022 à Montréal.
Cyrille Barnerias, directeur des relations internationales et européennes à l'Office français de la biodiversité (OFB) revient sur les enjeux de cette grande conférence des Nations unies sur la biodiversité ainsi que sur le rôle de l'OFB.

Qu'est-ce que la Convention sur la Diversité Biologique ?

Adoptée à la Conférence de Rio en 1992 avec les conventions sur le climat et sur la désertification, la Convention sur la Diversité Biologique est le premier accord contraignant sur la conservation et l’utilisation durable de la diversité biologique. Elle fixe quatre objectifs principaux :

  • la réduction des menaces à la biodiversité,
  • la conservation et l'utilisation durable des ressources,
  • l’accès et le partage des avantages découlant de l'exploitation des ressources génétiques,
  • les moyens de mise en oeuvre.

En complément de la Convention, deux Protocoles ont été adopté : le Protocole de Carthagène sur la prévention des risques biotechnologiques (2000) ainsi que le Protocole de Nagoya sur l’accès aux ressources génétiques et le partage juste et équitable des avantages découlant de leur utilisation (2010).

La 15e Conférence des Parties (CoP15 CDB) aura lieu à Montréal du 7 au 19 Décembre 2022, sous la présidence de la Chine qui n’a finalement pas été en mesure de l’accueillir en raison des conditions sanitaires en Chine.

Quels sont les enjeux de cette 15e Conférence des Parties ?

L’enjeu majeur de cette COP est la définition et l’adoption du Cadre mondial de la biodiversité pour l’après-2020 (dit « Global Biodiversity Framework », GBF) qui est composé de 4 objectifs et 22 cibles à atteindre avant 2030 et 2050 afin de « vivre en harmonie avec la nature ».

Cette adoption est sujette à beaucoup d’enjeux. Premièrement, parce que l’on souhaite que ce Cadre soit équivalent à « l’Accord de Paris [du climat] sur la biodiversité » et qu’il soit donc ambitieux. Pour cela il faut que les objectifs soient clairs et chiffrés.
Ensuite, parce qu’il n’y a plus de temps à perdre pour l’adopter si nous voulons qu’il reste pertinent. Nous avons d’ores et déjà perdu deux années pour mettre en œuvre le Cadre mondial et ses cibles. Nous n'avons donc plus que 8 ans pour réaliser les cibles et non 10 comme prévu initialement.
Enfin, parce que les négociations n’avancent pas à un rythme satisfaisant, seulement 2 cibles sur 22 ont fait l’objet d’un consensus, les autres sont encore débattues et certaines n’ont même pas été ouvertes.

Quel sera le rôle de l'Office français de la biodiversité ?

L’OFB apportera son soutien à la délégation française tout au long des négociations, notamment sur l’objectif de développement à 30 % des aires protégées marines et terrestres, qui sera un des points clés du futur Cadre mondial de la biodiversité pour l’après-2020.

L’établissement organisera et interviendra également dans de nombreux évènements parallèles : mise en œuvre technique de la cible 30x30, économie et biodiversité, connectivité des écosystèmes marins et enfin processus scientifiques à l’appui de la prise de décision. D’autres interventions porteront sur le lien entre biodiversité et économie ou bien sur la mise en œuvre du Cadre mondial.

Enfin, l’OFB profitera de la réunion de tous les acteurs biodiversité afin d’organiser la deuxième réunion internationale des agences de biodiversité. Ce temps d'échanges aura pour objectifs de favoriser le partage d’expériences entre agences en constituant un réseau intercontinental d’agences publiques de la conservation, de renforcer les coopérations existantes et en développer de nouvelles, en favorisant les dialogues Nord-Sud, Sud-Sud et Nord-Nord et enfin, de favoriser une meilleure prise en compte des enjeux pour la biodiversité qui se jouent à l’échelle transnationale (changement climatique, empreinte biodiversité, enjeux de trafic d’espèces et d’essences…).