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Mieux connaître les requins pour mieux les protéger

Connaissances & données
Espèces

Aux Antilles, l’Office français de la biodiversité (OFB) accompagne l’association guadeloupéenne Kap Natirel pour améliorer les connaissances sur les populations locales de requins.

Les Antilles françaises abritent une riche biodiversité avec de nombreuses espèces de requins présentes dans leurs eaux. Cependant, cette biodiversité est fragile. Dans les eaux de Guadeloupe et de Martinique, l’abondance de ces animaux est tellement faible que les scientifiques considèrent qu’ils ne jouent plus leur rôle dans les écosystèmes récifaux, on dit qu’ils sont « fonctionnellement éteints ».
Ce constat alarmant met en avant l’importance d’agir au plus vite en développant des actions concrètes en faveur de la conservation de ces espèces vulnérables.
Or, le manque de connaissances sur les populations de requins des Antilles françaises est un frein à la mise en place d’actions et d’outils de gestion adaptés.
Pour acquérir les connaissances nécessaires, l’OFB soutient l’association Kap Natirel depuis 2019 via le financement de projets permettant  le développement de trois méthodes de suivi :

  • Les sciences participatives grâce aux observations régulières des clubs de plongée (via le protocole INA Scuba) et des observations ponctuelles des usagers de la mer (via le programme REGUAR - Réseau requin des Antilles françaises)
  • Le déploiement de caméras sous-marines munies d’appâts olfactifs
  • L’analyse de l’ADN environnemental à partir de prélèvements d’eau de mer pour identifier les espèces présentes sur un site donné
Caméra sous-marine en place (BRUVs). Crédit photo : Alain Goyeau

Ces techniques complémentaires permettent de récolter des données sur les espèces présentes dans les eaux, les différents stades de vie, l’abondance ou encore la répartition. A ce jour, quatre sites sont étudiés : la Guadeloupe, la Martinique, Saint-Martin et Saint-Barthélemy.

Les premiers résultats ont mis en évidence une biodiversité riche mais fortement menacée. En effet, 56 % des espèces observées sont inscrites sur la liste rouge des espèces menacées d’extinction de l’UICN.
Concernant les populations, l’abondance varie en fonction des îles des Antilles françaises. Alors que les observations en Guadeloupe et en Martinique sont peu nombreuses, les îles du nord (Saint-Martin et Saint-Barthélemy) abritent beaucoup de requins, comme le requin de récif des Caraïbes (Carcharhinus perezi) et le requin nez noir (Carcharhinus acronotus).
Les études menées actuellement sur ces territoires pourraient permettre de comprendre les facteurs qui influencent l’état des populations.

Ces projets collaboratifs impliquent de nombreux partenaires répartis sur chaque île des Antilles françaises tels que l’Université des Antilles, le Parc national de la Guadeloupe, la Réserve naturelle de Petite Terre, la Réserve naturelle de Saint-Martin ou encore l’Agence territoriale de l’environnement de Saint-Barthélemy.