Profiter de la nature et protéger la biodiversité

Profiter de la nature oui, mais sans la détruire ou en garantissant sa pérennité pour le plaisir de tous les êtres vivants, c’est mieux. Pour cela, il est indispensable d’apprendre à mieux connaître la nature, de respecter les règles d’usage, d’accepter que certains milieux naturels ou certaines espèces vivantes soient protégés.
Alors, il sera toujours possible d’apprécier et de profiter de ses multiples bienfaits.

La nature, ça s’apprend

Si les plus jeunes ont une sensibilité qui les pousse vers le monde naturel, il est toujours temps pour les plus grands de retrouver le contact avec la nature, d’apprendre à reconnaître ses forces et ses fragilités. La connaissance est alors le chemin vers plus de respect du monde vivant dans lequel les humains vivent et dont ils dépendent.

 

Crédit : Pixabay

La nature dans les livres, sur internet

Des histoires pour les plus petits qui mettent souvent en scène des animaux, aux guides hyper-spécialisés, il y a des livres pour tous les goûts, pour tous les âges et pour toutes les bourses.

Les podcasts, les sites internet, les vidéos, le choix est infini pour découvrir les milieux naturels, et leur biodiversité.

Podcasts de l'OFB

Pour que nature vive - podcasts du MNHN

Il existe également des applications d’identification des plantes, des oiseaux par leur chant, des champignons, des arbres, de découverte de la biodiversité marine…

Quelques exemples :

  • Pl@ntNet : application qui permet d'identifier une plante à partir d'une photo, et de participer à un projet de sciences participatives sur la biodiversité végétale
  • Nav&Co : application à destination des plaisanciers bretons, qui permet de suivre son parcours sur les cartes du Shom et de découvrir la biodiversité, les habitats et les aires marines protégées.
  • Mon rendez-vous nature : pour découvrir les richesses naturelles des Parcs nationaux français
  • BirdNet : pour identifier les chants d'oiseaux

L’école de la nature

Les enfants découvrent la biodiversité sur les bancs de l’école, du collège, du lycée où l’enseignement des sciences de la Terre et de la vie apportent les premières notions sur le vivant et les milieux naturels. Mais la meilleure des écoles reste la nature elle-même.

Les aires éducatives donnent la main aux enfants

Il existe également une offre pédagogique importante et de qualité, c’est l'éducation à l’environnement.

Crédit : Fabienne Quéau / OFB

S’engager pour la nature, un vrai loisir

Adhérer à une association de connaissance et de protection de la nature et participer à ses activités : sorties sur le terrain, restauration d'un gîte à chauve-souris, plantation d'arbres..., est un loisir que pratiquent aujourd’hui plus de 2 millions de Français.
Certains participent à leur tour à la connaissance de la nature et de la biodiversité.

Les sciences participatives permettent à la fois de se former et d’aider les scientifiques à recenser à grande échelle les oiseaux du jardin, établir une carte des habitats naturels, mesurer des niveaux d’eau dans les rivières et bien d’autres recensements encore. Ces études ne seraient pas aussi larges sans l’aide des particuliers ou des associations volontaires.

 

Connaître et respecter les règles

Faut-il le rappeler, l’accès aux propriétés privées n’est pas autorisé. Traverser un champ ou randonner sur un chemin forestier signalé comme privé est soumis à l’accord des propriétaires. Ramasser des fruits, des fleurs, de champignons ou même du bois dans ces lieux peut être considéré comme du vol.

 

En forêt

75% des forêts métropolitaines appartiennent à des propriétaires privés. Ils se réservent le droit d’interdire ou de tolérer leur accès.
Dans les forêts domaniales, il peut y avoir aussi des interdictions de passage, pour cause de travaux forestiers, ou en été à cause des risques d'incendies.

 

Sur le littoral

En France, la majeure partie du littoral est accessible à tous. En métropole, 5 350 km de sentiers sont ouverts, dont un peu plus d’un quart (1 420 km) empruntent des terrains privés au titre de < servitude de passage des piétons. Sur les côtes basses, les plages permettent un libre passage à pied (Source : Rapport sur l'environnement). Dans le Outre-mer, environ 450 km linéaires de sentier du littoral sont ouverts, dont 105 km sont situés sur des terrains privés.

Crédit : Jobard / Coeur de nature / Sipa
Crédit : Laurent Mignaux / Terra

Dans les espaces protégés

L’Etat, les départements, les régions mais aussi des associations et certains organismes internationaux, ont déterminé des zones où la protection de la nature et de la biodiversité est plus contrôlée : parcs nationaux, réserves naturelles, réserves biologiques... Ces zones ont pour objectif de s’assurer de la bonne santé des écosystèmes et de leur capacité à s’adapter aux changements climatiques en cours. Elles peuvent aussi protéger une espèce en particulier, rare ou locale.

S'informer sur la réglementation existante

Comment savoir ce qu'il est autorisé de faire ou pas dans la nature ?

  • En lisant les panneaux qui précisent la réglementation à l'entrée des zones protégées
  • En consultant l'affichage en mairie, car le maire peut prendre un arrêté municipal interdisant temporairement la baignade, l'accès à un site, le stationnement sur une partie de sa commune...
  • En se rendant dans les maisons de la nature, des parcs régionaux ou nationaux, les offices du tourisme.

La police de l'environnement, une mission de prévention et de surveillance

Pour s’assurer que les mesures de protection de la biodiversité sont bien appliquées, des contrôles sont nécessaires. Ils permettent à la fois de donner au public l’information sur le terrain, de prévenir les dommages aux personnes et à la biodiversité et, en dernier recours, de verbaliser les contrevenants. Ces contrôles sont effectués par des inspecteurs de l'environnement, des gardes forestiers, des gardes du littoral…

Les inspecteurs de l'environnement, des agents de terrain

Plus de 1600 inspecteurs de l'environnement travaillent à l'Office français de la biodiversité. Leurs missions : protéger l'eau, les espaces naturels, la faune et la flore sauvage. Ils interviennent aussi pour renforcer la sécurité à la chasse, éviter le braconnage et contrôler la pêche.

 

Crédit photo : Damien Valente / Terra

Minimiser les impacts de ses loisirs

Chacun peut réduire son impact sur la nature en adoptant des gestes simples : rester discret pour ne pas perturber la biodiversité, réduire ses éclairages extérieurs la nuit, signaler les animaux blessés...

Pratiquer un sport de manière responsable

L’ADEME en collaboration avec Fair Play for Planet propose 10 règles à respecter dans le sport, comme se rendre sur les lieux d’entrainement et de compétition à vélo, en transport collectif ou en co-voiturage. Il s’agit aussi de ne pas laisser de déchets sur le lieu où se pratique l’activité sportive. De son côté, l’initiative Biodiv’sport, issue d'une concertation entre les différents usagers d'un territoire (associations naturalistes, clubs sportifs…), diffuse des itinéraires indiquant la présence de faune et de flore sauvages à ne pas déranger.

 

Pêcheur à la truite. James Hill / Pixabay

Chasse et pêche : des activités réglementées

La pêche et la chasse doivent respecter des règles qui définissent la taille, les quantités ou le nombre d’animaux pouvant être prélevés dans la nature, la période de pratique. Ceci permet de s’assurer que l’individu prélevé aura eu le temps de se reproduire au moins une fois pour que l’espèce se perpétue. De plus en plus de pêcheurs, adeptes du « no-kill », c’est-à-dire de la non mise à mort, relâchent les animaux qu’ils capturent  

Pratiquer un sport de manière responsable

L’ADEME en collaboration avec Fair Play for Planet propose 10 règles à respecter dans le sport, comme se rendre sur les lieux d’entrainement et de compétition à vélo, en transport collectif ou en co-voiturage. Il s’agit aussi de ne pas laisser de déchets sur le lieu où se pratique l’activité sportive. De son côté, l’initiative Biodiv’sport, issue d'une concertation entre les différents usagers d'un territoire (associations naturalistes, clubs sportifs…), diffuse des itinéraires indiquant la présence de faune et de flore sauvages à ne pas déranger.
 

A la campagne 

La Fédération française de randonnée a édité une charte du randonneur respectueux de la biodiversité, dont tous les usagers de la nature peuvent s’inspirer. 

Herbier de Posidonie (Posidonia oceanica). Crédit photo : Michel Gunther / Biosphoto

A la mer 

La navigation de plaisance

Pour protéger des ancres des bateaux les herbiers de Posidonie , habitat naturel d’importance en Méditerranée, le Parc national des Calanques a installé des bouées d'amarrage. Pour limiter la pollution de la mer, il invite également les plaisanciers à équiper leur bateau de cuves de récupération des eaux usées. 

L'Office Français de la Biodiversité et l'organisme Finistère 360° recommandent de nettoyer son bateau dans une aire de carénage respectueuse de l'environnement et proposent des solutions alternatives aux peintures classiques (« antifouling ») qui contiennent des produits toxiques. Un nettoyage régulier est conseillé pour empêcher les espèces invasives de voyager en se fixant à la coque.

La plongée

Certains centres de plongée mettent en place la charte internationale du plongeur responsable initiée par l'association Longitude 181, pour réduire leur impact sur la vie sous-marine : palmer doucement, éviter le contact avec les plantes et les animaux fixés, ne rien prélever, ne pas nourrir les poissons…

Voir la charte internationale du plongeur

Tichodrome échelette en vol avec insectes dans le bec France. Crédits : Christophe Sidamon-Pesson / Biosphoto

A la montagne

L’escalade

Le Parc National des Ecrins a passé une convention avec plusieurs associations sportives qui indique que la fréquentation de certaines falaises pourra être limitée localement et à certaines périodes afin de limiter le dérangement d'espèces vulnérables. Comme pour de nombreux rapaces, la nidification du tichodrome dans les falaises du parc national des Ecrins peut être menacée par la pratique de l’escalade. 

Le ski

Certaines stations de ski ont obtenu le label Flocon vert qui récompense des actions en faveur de l'environnement. Ainsi, la station de Valberg dans le parc national du Mercantour s'est fait connaître par sa lutte contre la pollution lumineuse, la mise en place de navettes gratuites ainsi que par son action en faveur du tétras-lyre, un oiseau menacé.

Afin de protéger l'habitat du tétras-lyre, des délimitations de zones de non-dérangement le long des pistes ont été mises en place ainsi que l’installation de dispositifs colorés sur les câbles des remontées mécaniques pour éviter les collisions.

Le tétras-lyre a besoin de tranquillité pour vivre et se reproduire. Crédits : Rodolphe Papet
Refuge à insectes dans un potager, Provence. Crédits : Philippe Giraud / Biosphoto

Jardiner en prenant soin du vivant 

Plus question d'utiliser du désherbant, des insecticides ou des fongicides contre les champignons ! Depuis leur interdiction, le 1er janvier 2019, les particuliers doivent apprendre à jardiner sans pesticide chimique. Plutôt que de chercher des produits de remplacement, mieux vaut choisir des plantes locales, plus résistantes, pratiquer des cultures différentes sur une même parcelle chaque année, favoriser la biodiversité dans son jardin afin d'accueillir des plantes et des animaux qui aideront à lutter contre les espèces indésirables.
 

Voyager en respectant l'environnement

En optant pour un hébergement qui porte un label (écolabel européen, Clé verte ou Gîtes panda), on privilégie un établissement qui maîtrise sa consommation d'eau et d'énergie, cherche à minimiser ses déchets ou favorise l'observation de la nature. Agir ainsi, c'est faire le choix de l'écotourisme. Mieux vaut favoriser des moyens de déplacement non motorisés qui dérangeront moins les espèces sauvages particulièrement sensibles au bruit. Enfin, s'abstenir de rapporter des espèces vivantes empêche d'introduire des animaux ou des végétaux qui pourraient s'avérer nuisibles pour les espèces locales. Et pour éviter de les introduire involontairement, le mieux est encore de bien nettoyer ses affaires (matériel de camping, de pêche, chaussures) avant de rentrer.

Des exemples à suivre

Certains sites naturels mettent également en place des mesures pour réduire les dégradations liées au tourisme. L'île de Porquerolles en Méditerranée a ainsi limité le nombre de visiteurs à 6000 par jour en été. 

Sur la pointe du Raz, dans le Finistère, les installations ont été reculées de 800 mètres ce qui a permis de restaurer les espaces dégradés à l'extrême pointe et a valu à cet espace unique le label Grand site de France décerné à des paysages exceptionnels préservés.
 

Le phare de la Vieille, situé face a la pointe du Raz, lors de la tempête Qumeira de février 2014. Crédits : Jean Guichard