Les entreprises ont un rôle majeur à jouer dans la réduction de leurs impacts sur la biodiversité mais aussi dans sa restauration et la valorisation des écosystèmes. En fait, toutes les entreprises sont concernées.
Avez-vous déjà interrogé votre entreprise sur le cycle de vie de ses produits depuis l’exploitation des ressources en passant par la production et jusqu’au traitement de ses déchets ? … A-t-elle réalisé un diagnostic de ses impacts sur la biodiversité et en matière de réchauffement climatique ? Vous pouvez l’inciter à développer une stratégie pour réduire ses impacts, ou entamer un rapport RSE dans lequel la biodiversité trouverait sa place.
Pour faire de votre entreprise un espace de biodiversité, elle doit tenir compte du site où elle est implantée. Végétaliser les murs et les toits, verdir les parkings et éviter leur imperméabilisation (béton, bitume), aménager des espaces verts, planter des haies et des plantes locales, tailler les arbres en respectant les cycles de vie, créer une mare ou changer les pratiques de tonte et de fauche sont autant de gestes qui préservent la biodiversité. De plus, ils offrent un cadre de travail de qualité à leurs salariés qui peuvent eux-mêmes prendre part aux aménagements.
Avant tout, bannissez les jetables (gobelets, touillettes etc.) de l’entreprise au profit des mugs en céramique et des carafes en verre. Recyclez le papier et les cartouches d’imprimantes. Vous, dirigeants pourraient encourager le co-voiturage et les transports doux grâce à un parking à vélo, une indemnité kilométrique pour les salariés se rendant sur leur lieu de travail à vélo mais aussi demander à ce que les salariés réduisent les consommations d’eau et de papier.
Pour aller plus loin :
Les importants progrès réalisés en matière de tri, de recyclage et de réutilisation des plastiques ne suffisent plus… les déchets sont de plus en plus nombreux dans la nature. La solution la plus efficace : éviter de les acheter, en favorisant le vrac notamment.
Bouteilles, gobelets, rasoirs jetables et sacs en plastique mettent 6 à 8 siècles à se désagréger. Même devenus microscopiques ils continuent de contaminer l’air, l’eau, les sols et les sédiments.
Sur terre, ces plastiques diminuent la capacité des sols à retenir l’eau ainsi que leur fertilité. En mer, c’est un autre désastre. Chaque année 8 millions de tonnes de plastique sont déversés dans les océans. Ils sont acheminés par les fleuves, polluant au passage rivières et plages. Oiseaux, tortues marines, dauphins et autres mammifères marins sont régulièrement blessés ou meurent étouffés. Quant aux microplastiques, on les retrouve jusque dans le plancton et les plus petits crustacés qui contamineront à leur tour d’autres espèces de la chaîne alimentaire marine. On en retrouve même dans le corps humain.
La biodiversité est-elle riche et florissante autour de ma commune ? Comment la protéger ? Comment la valoriser ?
Un ABC (atlas de la biodiversité communale) a pour projet de répondre à ces questions en mettant à contribution les élus et les habitants. Tous se mobilisent pour établir un inventaire cartographié des espèces animales comme végétales présentes. Une balade en famille, la création d’un potager ou un chantier de construction sont autant d’occasions d’identifier et de noter les espèces croisées.
Cette cartographie permet de mieux visualiser et donc de comprendre plus facilement les enjeux auxquels la collectivité devra faire face. On peut alors définir des recommandations et agir : en effet, on ne peut protéger que ce que l'on connaît ! Mobiliser sa commune pour la création d’un atlas est donc une action majeure pour la préservation et la valorisation de la biodiversité. C’est premier pas vers la prise en compte de la biodiversité dans les projets d’aménagement de la collectivité. En plus, c’est ludique et fédérateur !
Pour aller plus loin :
La biodiversité rend de nombreux services à la ville, des atouts dont vos élus doivent être conscients. A tous les niveaux, elle améliore le cadre de vie. Les végétaux jouent un rôle dans la régulation de la température, améliorent la qualité de l’air, de l’eau et influent sur le bien-être des habitants.
Comment accueillir la biodiversité ? En créant des parcs, des jardins, des chemins de balade et autres zones de jeux ou de détente, en végétalisant les espaces publics existants. Mais attention, pour que la biodiversité remplisse efficacement et durablement son office, il faut veiller à adopter des pratiques favorables à la préservation de la faune et de la flore. Par exemple, choisir des plantes locales de la marque Végétal Local mieux adaptées au climat, varier les hauteurs et les espèces, tailler les arbres en respectant les cycles de vie, végétaliser leurs pieds, préserver les sols par le paillage et les couvre-sols, ou encore laisser se développer une végétation spontanée. Si votre ville fait tout ça, elle pourrait bien finir capitale de la biodiversité. Si, si, ça existe !
Certaines communes mettent en place des permis de végétaliser pour permettre aux habitants de végétaliser leur quartier. Pour en savoir plus, renseignez vous auprès de votre mairie.
Pour aller plus loin :
La faune a besoin de refuges tout au long de l’année, mais c’est spécifiquement du printemps à l’automne que ce besoin devient vital. Les animaux ont besoin d’un endroit où se reposer, se protéger des intempéries et se reproduire à l’abri des prédateurs. Privilégiez des abris naturels.
Délimitez un coin de votre jardin avec une haie champêtre d’essences végétales locales et diversifiées, des plantes hautes, des fleurs, des baies et quelques arbres et arbustes. Ensuite, il reste à aménager ce petit havre de paix. Une mare fait à la fois office d’abreuvoir, de source de nourriture et de lieu de reproduction pour les grenouilles et crapauds fortement impactés par la disparition des zones humides. Une vieille souche, un mur en pierres sèches plein de cachettes ou un tas de bois accueilleront coléoptères, abeilles solitaires, hérissons, salamandres et quelques oiseaux et mammifères cavernicoles. La clôture ne sera pas hermétique et prévoira quelques passages pour les hérissons et petits mammifères. De la même manière, un tas de branchages morts attirera passereaux et insectes. Si vous vivez à la campagne, les chouettes trouveront leur place dans les cavités de vos mansardes ou grands arbres ou dans des nichoirs que vous aurez installés. Elles repousseront les petits rongeurs, les sauterelles et les limaces.
Abeilles, bourdons, guêpes, papillons… ils sont indispensables au foisonnement de la végétation et aux cultures. Vous pouvez les nourrir en plantant des espèces mellifères riches en pollens et nectar comme le framboisier, groseillier, arbousier, bourrache, romarin et thym. Par ailleurs, si on laisse un coin du jardin au repos, des espèces végétales sauvages y pousseront attirant de nouveaux pollinisateurs. Place aux renoncules rampantes, pâquerettes, trèfles blancs, achillées, millepertuis, etc.
Bien sûr on ne gâche pas tout en pulvérisant son jardin, son balcon ou ses allées de pesticides. Pour rappel, ils sont interdits aux particuliers depuis le 1er janvier 2019.
Lorsque les matières végétales (notamment les sphaignes, espèces proches des mousses) se décomposent dans les zones humides, elles se gorgent d’eau, elles forment des tourbières qui abritent de nombreuses espèces rares, protégées ou menacées. Cette ressource très nutritive est pillée pour entrer dans la composition des terreaux. À force d’extraction, les tourbières disparaissent peu à peu et peinent à remplir leur fonction de rétention de gaz à effet de serre. En effet, leur remarquable capacité de stockage du carbone joue un rôle essentiel dans l’atténuation de certains effets des changements climatiques. Cette action bénéfique est menacée par le drainage, les incendies et l’urbanisation qui, chaque année, détruisent près de 40 000 km2 de tourbières.
La plupart des jardiniers amateurs ignorent ces faits et participent sans le savoir à une agression contre la biodiversité. Pour éviter la destruction des tourbières, il est important de lire les étiquettes et de choisir un terreau sans tourbe.
Pour aller plus loin :
Lorsque vous consommez bio, local et de saison, c’est tout un cercle vertueux favorable au climat, à la biodiversité, à la santé humaine qui se met en place.
Plus on soutient une agriculture locale et respectueuse de la nature, plus on préserve les insectes pollinisateurs et les oiseaux des champs (essentiels aux cultures !), les sols vivants et les nappes phréatiques…
🦋 Je protège la biodiversité
Moins de pesticides, c’est plus d’insectes pollinisateurs, d’oiseaux, de vers de terre et de vie dans des sols qui deviennent plus fertiles
👶 Je pense aux générations futures
Préserver des sols fertiles et moins pollués aujourd’hui, c’est garantir une alimentation durable aux générations futures.
❤️ Je prends soin de ma santé
En réduisant les résidus de pesticides dans notre assiette, dans l’air et dans les rivières, on diminue les risques pour notre santé, mais aussi pour celle des agriculteurs.
💧 Je préserve la qualité de l’eau
L’agriculture biologique limite les nitrates et pesticides dans les rivières et les nappes phréatiques.
💲 Je fais des économies
Manger de saison, c’est souvent moins cher, surtout en circuit court.
L’agriculture biologique n’utilise pas de pesticides ni d’engrais chimiques de synthèse. Elle respecte l’eau, les insectes, les oiseaux…Elle abrite jusqu’à 30 % de biodiversité en plus qu’un champ cultivé de manière conventionnelle. Et cette biodiversité visible ou discrète, dans les haies, les sols ou les cultures, est précieuse pour nos aliments : coccinelles, vers de terre, chauves-souris, abeilles ou micro-organismes jouent chacun un rôle pour réguler les ravageurs, polliniser, aérer le sol ou recycler la matière. En les préservant, on renforce la résilience naturelle des cultures, ce qui limite le recours aux pesticides et aide les agriculteurs à produire durablement.
L’agriculture conventionnelle utilise des produits chimiques qui ne font pas de différence : ils tuent les nuisibles, mais aussi les auxiliaires de culture comme les abeilles, les papillons, ou les vers de terre et privent les oiseaux et les chauves-souris de nourriture.
> À l’échelle des collectivités, les Plans alimentaires territoriaux (PAT) permettent de mieux faire des liens entre agriculture locale et alimentation, entre consommateurs et producteurs. Par exemple, la démarche du PAT du Pays Bassin d'Arcachon-Val de l'Eyre à découvrir dans cette vidéo.
> À Grenoble, une expérimentation de sécurité sociale de l’alimentation démarre en juin 2025 avec 50 foyers cotisants. L’idée : permettre à chacun d’acheter des produits sains, locaux et durables grâce à une caisse de cotisation gérée démocratiquement, tout en soutenant une agriculture respectueuse du vivant et rémunératrice pour les agriculteurs.
Depuis 2019, les particuliers n’ont plus le droit d’utiliser de pesticides pour les jardins. Adieu produits chimiques, bonjour méthodes naturelles !
Jardiner au naturel, c’est préserver le sol en tant que milieu vivant. Ne pas bétonner, ne pas couvrir inutilement avec du gravier ou du goudron voire du gazon synthétique, c’est permettre à la vie souterraine de prospérer : vers de terre, insectes, micro-organismes. Car chaque mètre carré imperméabilisé est un habitat en moins pour la faune et la flore.
🦋 Je protège la biodiversité
Je fournis un refuge et des ressources aux pollinisateurs, oiseaux, hérissons, amphibiens, etc.
❤️ Je prends soin de ma santé
Je limite mon exposition aux produits chimiques, aux micro-plastiques et aux polluants en renonçant aux traitements et aux gazons synthétiques
💲 Je fais des économies
Je réduis les frais liés à l’aménagement ou à l’entretien régulier de mon jardin.
💧 Je préserve la qualité de l’eau
- Moins de surfaces imperméables, c’est plus d’eau qui s’infiltre naturellement dans le sol et l’absence de produits chimiques évite la contamination des nappes et des rivières.
- J'économise l'eau car mon jardin aura besoin de moins d'arrosage.
🌡️ Je limite le changement climatique
Mon jardin naturel capte du carbone grâce à la végétation et aux sols vivants.
Un jardin, c’est un petit écosystème connecté à tout le territoire. Par nos choix d’aménagement et nos gestes quotidiens, nous influençons la santé des sols, la qualité de l’eau, le climat et la biodiversité.
Couvrir le sol de béton, de goudron, de gazon synthétique ou de gravier empêche l’eau de s’infiltrer, bloque les échanges entre la terre et l’air, et détruit les habitats d’innombrables espèces (vers de terre, insectes, petits mammifères, micro-organismes).
Cette artificialisation du sol aggrave aussi le changement climatique. Les sols naturels stockent trois fois plus de carbone que les arbres. Les détruire, c'est réduire notre capacité à lutter contre les impacts du changement climatique (inondations, sécheresses…).
Désimperméabiliser chez soi, c’est possible ! Enlever les dalles en béton, le vieux gazon synthétique qui se dégrade au soleil ou encore le paillage minéral installé par l’ancien propriétaire qui réchauffe les plantes, c’est possible ! Vous y gagnerez en verdure et en température !
Depuis 2017, l’usage des pesticides chimiques est interdit pour les collectivités, et depuis 2019, pour les particuliers. Depuis 2022, cette interdiction s’étend à la plupart des lieux privés recevant du public.
Dans votre quartier, des projets d’aménagement voient le jour, que ce soit la rénovation d’un bâtiment, la création d’une place, le réaménagement d’une rue… Ces transformations peuvent aussi devenir des occasions de redonner une place à la nature. La renaturation, ce n’est pas réservé aux professionnels de l’aménagement ou aux élus. En tant qu’habitant, vous pouvez aussi y contribuer ! En participant à des démarches locales (atelier de concertation, budget participatif, chantier collectif, …), vous pouvez appuyer des projets existants ou même en impulser de nouveaux. En tant que propriétaire, vous pouvez aussi veiller à préserver des sols vivants ou à les renaturer. Que ce soit dans l’espace public (jardins partagés, plantations sur trottoirs…) ou chez vous (désimperméabiliser une cour ou une terrasse, planter des haies plutôt qu’installer des clôtures,…), chaque geste compte pour ramener du vivant au cœur de nos lieux de vie.
Une synthèse des indicateurs de l'Observatoire National de la Biodiversité (ONB) en vidéo
🦋 Je protège la biodiversité
En remettant à ciel ouvert une petite rivière urbaine, en donnant une place à la biodiversité dans des espaces très minéralisés, en renaturant une cour ou une friche, on crée des habitats pour la faune et la flore, dans le sol et au-dessus.
👶 Je pense aux générations futures
En soutenant des projets de renaturation aujourd’hui, on prépare des territoires plus vivables, plus frais, plus résilients pour demain.
💧 Je préserve la qualité de l’eau
Renaturer, c’est notamment permettre au sol de jouer son rôle d’éponge et de filtre. En désimperméabilisant et en végétalisant, on favorise l’infiltration de l’eau de pluie, on limite le ruissellement, et on protège les nappes phréatiques comme les rivières.
En France, l’artificialisation des sols progresse plus vite que la population. Les espaces naturels, agricoles et forestiers sont consommés pour construire des logements, des routes, des zones commerciales… Cela fragilise nos territoires et la biodiversité. Par exemple, quand le sol est bitumé ou tassé, l’eau de pluie ne s’infiltre plus : elle ruisselle, s’accumule et peut provoquer des inondations.
La renaturation permet au contraire de (re)créer des habitats pour la biodiversité, de rafraîchir les villes, de réguler le cycle de l’eau et de limiter les effets du changement climatique.
Un exemple inspirant à grande échelle : la renaturation des cours d’écoles. Partout en France, des écoles transforment ces espaces de jeux et de partage en îlots de fraîcheur, végétalisés et en lieu de reconnexion à la nature. Ce sont des projets qui permettent à chacun de mieux comprendre les enjeux écologiques et de participer à des projets qui combinent préservation du vivant et du vivre ensemble.
Article L101-2 du code de l’urbanisme : La loi Climat et Résilience (2021) y introduit l’objectif Zéro Artificialisation Nette (ZAN) qui vise à freiner l’artificialisation des sols et à encourager les projets respectueux des sols.
> Le recours aux solutions fondées sur la nature (SFN) peut être porté par des collectivités, mais aussi soutenu, proposé ou relayé par les citoyens.
> « Territoires ZAN », programme piloté par l’ADEME, avec 22 territoires lauréats. Par exemple, Ris-Orangis a échantillonné les sols de son territoire, y compris chez certains de ses habitants, pour orienter ses décisions d’aménagement afin de trouver un équilibre entre renaturation et densification.
> « Mieux aménagemer avec les sols vivants », Tours Métropole mène des projets de désartificialisation avec une gouvernance élargie.
> Les habitants de Montpellier peuvent faire une demande de bon de végétalisation pour “microfleurir” leur quartier, en plantant une espèce végétale grimpante sur leur mur.
Pour aller plus loin